Le patron de la BICM a détourné 6 milliards

05/12/2012

La banque sino-malgache BICM (banque industrielle et commerciale de Madagascar) va-t-elle mettre sa clé sous la porte ? La banque BICM est sur le point de faire sa descente en enfer, en se présentant à un danger de faillite qui la guette depuis un certain temps. Une démêlée financière avec la CNaPS qui l’a mis à cet état dépravant, va susciter alors des ragots. En effet, la banque fera des bruits de lanterneau qui met alors l’actionnaire majoritaire de cette institution, un chinois nommé Hui Chi Ming, et le directeur général de la CNaPS (caisse nationale de prévoyance sociale), Arizaka Raoul Rabekoto, au centre de la polémique.

Tohu-bohu financier, qui fait comprendre le ravage du péril jaune et les torgnoles ésotériques des hauts dirigeants du régime qui tirent les ficelles partout où ils sont.
Après la rupture du contrat de placement d’un compte à terme avec la CNaPS, cette banque est actuellement au bord du gouffre. Son état financier vire au rouge. L’histoire a commencé en 2009-2010 lorsque la CNaPS a placé une somme de 46 milliards à la banque BICM. Pour cette banque, qui ne compte que quelques clients à son actif, la transaction était une bouffée d’oxygène. Dans la foulée, le directeur général de la CNaPS, Arizaka Raoul Rabekoto, a consenti avec la banque une commission de 2% de la valeur totale du placement à son compte personnel. Cela aurait été la condition préalable du règlement financier entre les deux institutions. Mais l’actionnaire majoritaire, qui détient 87 % des actions de la BICM, par le biais du directeur général chinois de l’époque, lequel est une personnalité moins réputée en matière de banque et finance, a fait faux bonds dans la gestion de cette somme faramineuse autour d’un douteux octroi de crédit à une société privée chinoise. Cette société privée a servi de « tradeur » pour mobiliser les 6 milliards utilisés pour l’achat d’un complexe hôtelier. Au terme de l’aventure, il a aussi pris au dépourvu le directeur général de la CNaPS et refuse à ce dernier de lui payer la commission de 2%.
L’affaire tourne au vinaigre. Sacripant mais crapule, le directeur général de la banque BICM de l’époque, sous l’impulsion de l’actionnaire majoritaire de l’institution, qui n’est autre que le consul de Madagascar à Hong Kong, a tiré profit du placement par le biais d’une hypothèque contre l’achat de l’hôtel « Orchid Hôtel », sis à Ivato. Pour réaliser l’aventure risquée, les patrons de la banque ont fait créer une nouvelle société à laquelle ils ont viré la somme pour garantir l’achat. Le DG de la CNaPS, grand perdant dans la machination, a été pris au dépourvu et décide de lever le placement. Mais la CNaPS n’a pu récupérer que les 40 milliards. Les 6 milliards se sont volatilisés. Les Chinois ont pu placer cette somme dans un compte à l’étranger.
Actuellement, étant donné l’ampleur du scandale, le Chinois est toujours à l’abri de toutes poursuites judiciaires et officie toujours en tant que consul de Madagascar à Hong Kong. Hui Chi Ming est un magnat hongkongais du pétrole et du gaz. Né en Chine en 1964, grandi en Chine, il jouit de la nationalité malgache et détient un passeport diplomatique malgache. A Madagascar, il est le patron de deux autres sociétés spécialisées dans l’exploration du pétrole et de l’exploitation minière, respectivement Madagascar Petroleum International Limited et Madagascar Mining Group Limited. Il bénéficie ainsi de la protection de certaines personnalités hautement placées, puisqu’il fut un temps où ce milliardaire chinois a été un conseiller spécial d’Andry Rajoelina et de Camille Vital lorsque ce dernier était encore Premier ministre de la Transition.
Actuellement, la CNaPS vit le pire cauchemar de son existence. Et pour faire payer les frais des machinations de la banque BICM, la CNaPS s’en prend aux écoles privées. La CNaPS demande irrégulièrement à une dizaine d’écoles privées de payer à son compte 613 563 592,67 ariary.