Prisonniers malgaches

12/12/2012

Le monde carcéral est loin de refléter le respect des droits de l’homme. En effet, le nombre de détenus, en fin d’année 2011, était de 18.796 pour une capacité d’accueil de 10.199 places dans tout Madagascar. Les infrastructures sont vétustes et insalubres. Par conséquent, bon nombre de prisonniers souffrent de détresse psychologique consécutive aux conditions de vie carcérale dégradantes. La capacité d’accueil est limitée, pourtant les nouveaux venus ne cessent de s’accroitre.

Le milieu carcéral malgache est encore loin de suivre les normes et de respecter les droits humains. En effet, les conditions de détention des prisonniers sont lamentables. La vie sociale en prison a des conséquences néfastes sur la psychologie des personnes incarcérées. Le manque de personnel est flagrant dans les prisons de Madagascar. « La norme veut qu’un agent pénitentiaire s’occupe de 5 détenus, ce qui est loin d’être le cas à Madagascar. A Antanimora par exemple, 100 agents pénitentiaires seulement se chargent de 3000 détenus. Toujours dans cette prison, 20 à 30 nouveaux détenus intègrent le milieu chaque jour, contre moins de 10 seulement qui en ressortent. Le respect des droits des détenus est encore loin de suivre les normes à Madagascar », explique Nandrasana Daniel Rakotojao, chef de Service Normalisation des conditions de détentions au ministère de la Justice. « Les infrastructures dans ces prisons sont vetustes et insalubres. L’idée même de fouler le sol de la prison, terrorise les prisonniers, sans parler des relations sociales avilissantes qui prennent de plus en plus d’ampleur chaque jour. La surpopulation des prisons n’est pas chose nouvelle, la capacité d’accueil de la prison de Tsiafahy est de 1000, pourtant on y dénombre actuellement 3000 détenus à peu près ».
Respect des droits humains
La célébration de la journée mondiale des droits de l’homme se fait toujours en fanfare. On remarque pourtant que la réalité en est encore toute autre. Les prisonniers n’ont droit qu’à ce bol de manioc, servi une fois par jour comme repas. Ces détenus ont, eux aussi le droit d’être protégé, et l’incarcération et l’isolement avec le monde extérieur sont durs à supporter. Ils ont besoin d’un certain réconfort pour pouvoir survivre à ce combat de tous les jours. La prison n’est pas seulement faite pour châtier, mais elle devrait aussi permettre l’éducation des détenus pour une meilleure réinsertion sociale. Le séjour d’un détenu dans une prison devrait lui être bienfaisant. Non seulement, le prisonnier devrait apprendre l’attitude à tenir pour ne plus récidiver en sortant de la prison, mais il devrait déjà préparer aussi son réinsertion sociale une fois la liberté retrouvée. Jusque là, le respect des droits des détenus est perdu dans des théories qui sont encore loin d’être effectives.