Un marché quasiment désert

03/01/2013

Hier, mercredi 2 janvier 2013, le marché d’Andravoahangy n’a jamais été aussi désert. Seuls, quelques badauds déambulaient le marché, faute d’occupation. En effet, le premier mercredi de l’année est plutôt calme et on n’a pas vu de ce coté, les embouteillages monstres qui font sa réputation tous les mercredis. La rue « 25, rue Ramananarivo », celle qui longe le marché, fut praticable durant toute la journée d’hier et la circulation a été fluide, contrairement aux autres jours de marché où elle est occupée par des commerçants de tout acabit. Vers 10 heures du matin, les rares commerçants installés à l’occasion, ont déjà commencé à plier bagages car il n’y a guère d’acheteurs. « Je dois rentrer bredouille ce jour. Je n’ai écoulé aucun article, pourtant j’étais ici depuis 6 heures 30 du matin », relate un marchand de vêtement de confection.

Un autre marchand de légumes se plaint de n’avoir pu vendre que quelques bottes de choux de Chine et un kilo de pomme de terre durant toute la matinée. Du côté des boucheries, les affaires ne sont non plus florissantes. C’est à peine qu’un boucher parvient à écouler 10 kg de viande si c’était dans les 25 kg en temps normal.
L’après fête est toujours terrible à gérer pour les ménages, surtout avec cette crise qui ronge leur pouvoir d’achat. Même durant les festivités, la prudence doit être observée sur les dépenses effectuées par chaque famille. On n’a plus vu ces grands festins de fête de fin d’année, chaque ménage se contentant de ce que les moyens le permettent. La nouvelle année s’annonce encore plus dure pour les Malgaches. Du côté des tenants du pouvoir, on se contente de rassurer, sans mesure concrète. Même les fonctionnaires pourront ne pas bénéficier de la hausse systématique de 10% de chaque année. Et dans son discours à la nation, Andry Rajoelina se limite à dire « Que cette année nouvelle nous apporte, à tous, des lendemains irradiés de joie, de bonne santé et de réussite », sans donner une lueur d’espoir aux plus démunis.
Calme plat dans les pavillons d’Analakely
La période d’après fêtes s’est déroulée également dans le calme du côté des pavillons d’Analakely. On remarque en effet, la fermeture de plusieurs pavillons. « La première semaine de janvier est pour nous l’équivalent d’un congé annuel chez les sociétés privées », nous explique un propriétaire de pavillon venu inspecter son magasin. Du coté de Behoririka, on assiste aussi à la même scène, quelques boutiques chinoises et malgaches sont fermées. Quand on marche dans la rue, il ne reste quasiment plus d’indice permettant de penser que des tonnes d’ordures ont été éparpillées là, durant la période de fêtes. Seul, l’odeur nauséabonde et ammoniacale d’urine dans les lieux publics persiste. Ce calme se traduit par le passage d’une crise à une autre mais qui s’intensifiera de plus en plus.