La ruée vers le télé-enseignement

11/01/2013

Le problème de grèves récurrentes à l’université d’Antananarivo pousse les nouveaux bacheliers à chercher d’autres issues pour continuer leurs études. Si certains ont décidé de travailler directement et d’arrêter leurs études, d’autres ont encore le courage de continuer et préfèrent plutôt le télé-enseignement. Le CNTMAD (Centre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique) a connu une augmentation des inscriptions fulgurante, se chiffrant de 8000 à 13.426 étudiants ces trois dernières années.

Avec le problème de l’université, les sélections pour entrer en première année, les nouveaux bacheliers et ceux qui veulent encore continuer leurs études supérieures, ont recours au télé-enseignement. Le bureau du CNTMAD à Ankadifotsy ne se déserte pas, les étudiants font la queue pour ne pas manquer aux inscriptions. Les études sont payantes, mais le sacrifice en vaut le coup, si on ne souhaite pas perdre une année à attendre la manne qui ne viendra jamais. Selon les explications du directeur des scolarités et du contrôle au CNTMAD, Rodin Rasolonjatovo, la grève à l’université d’Ankatso pousse les étudiants à trouver d’autres voies pour continuer leurs études. « Vu la situation à l’université d’Antananarivo, les nouveaux bacheliers préfèrent rejoindre le télé-enseignement pour ne pas perdre du temps à l’université d’Ankatso qui connait déjà un retard considérable par rapport au calendrier universitaire. Les nouveaux inscrits ont connu une hausse considérable allant de 8000 à 13.426. La plupart de ces étudiants à Ankatso s’inscrivent, en général, à deux filières, ne serait-ce que pour les bourses d’études. Pour ceux du CNTMAD, ils achètent des livres qui coutent dans les 300.000 ariary pour qu’ils puissent terminer leurs études ».
Toujours en grève !
La grève à Ankatso perturbe le programme universitaire. Mais malgré cela, on constate aussi que les étudiants commencent d’abord par demander des renseignements aux divers établissements à Ankatso, pour la prochaine rentrée universitaire. En attendant cette rentrée universitaire, les nouveaux bacheliers préfèrent s’atteler à des petits boulots tout en faisant aussi une inscription au CNTMAD. La situation à l’université d’Antananarivo est critique mais on remarque surtout que la continuation des études dépend des moyens financiers. Bon nombre d’entre eux se trouvent pourtant dans une situation critique. La ruée vers le télé-enseignement s’explique aussi par le fait que ce genre d’études est plutôt rentable. Les étudiants ne se trouvent pas dans l’obligation de faire le vas et vient avec le frais de transport revu à la hausse, de 400 ariary. Le télé-enseignement constitue une alternative pour ceux qui ne veulent pas gaspiller leur temps à endurer les grèves à l’université d’Antananarivo mais seuls ceux qui ont de la patience et de la persévérance en sortent inscrits.