Les croyances, de plus en plus abandonnées

08/02/2013

Les Malgaches ont toujours eu un certain respect aux pratiques ancestrales. Mais après l’avènement du christianisme, les avis divergent. Divers pratiques rituelles ont été abandonnées petit à petit. Malgré cela, 2 Malgaches sur 10 respectent encore les jours « interdits » pour l’enterrement dont le mardi et le jeudi. Il paraît qu’effectuer un enterrement en ces jours, porte malheur.

Cependant, il n’est plus rare de nos jours de trouver dans les annonces nécrologiques, des familles faisant part de l’enterrement de leur proche, un mardi ou un jeudi, des jours qui, auparavant, suscitaient l’appréhension. Et même, la présentation de condoléance en ces jours ne se fait que lorsque le soleil se couche. Mais actuellement, il semble que les gens commencent à faire fi de ces jours tabous. C’est ainsi qu’on a pu observer ces derniers temps, des enterrements, s’effectuer un mardi ou un jeudi. Est-ce à cause de la vie que les gens mènent avec un rythme effréné ou à cause de la mondialisation peut être ? D'après les explications de Oliva Ramavonirina, chercheur en Linguistique à l’Académie malagasy, « avant l’arrivée du christianisme à Madagascar, l'enterrement un mardi ou un jeudi constituent un tabou pour les Malgaches. Mardi est traduit littéralement par [talata gorôbaka]. Tous les projets entrepris un mardi, sont loin des obstacles et que l’initiative va attirer d’autres perspectives. En extrapolant cette croyance, on conclut que si on exécuter un enterrement un mardi, on s’expose à des malheurs pour les jours à venir. Toutefois, en cas de force majeur, l'enterrement pourrait se faire en milieu d'après-midi, c'est à dire à partir de 15 heures ». Cette académicienne a aussi fait savoir que, de nos jours, seule la population de masse se conforme encore à la tradition. « Pour les Malgaches, le respect des rites est comme une demande d'énergie, de richesses, ou encore une demande de pluie de bénédictions aux ancêtres. Ils ont peur de transgresser les règles ancestrales et préfèrent suivre les traditions par crainte qu’un malheur arrive. Par contre, ceux qui ont des moyens financiers estiment qu’il n’est plus important de se conformer à ces traditions, vu qu’ils ont déjà obtenu ce qu’ils désiraient ».
Pauvreté oblige
Malgré l’évolution technologique, la mondialisation et l’influence des autres pratiques émanant de l’extérieur, on peut encore dire que 2 Malgaches sur 10 respectent les pratiques ancestrales, comme le fait de n’effectuer aucun enterrement un mardi ou un jeudi, d’après encore notre source. Par contre, pour le christianisme, les églises sont toujours ouvertes 7 jours sur 7 à tout événement touchant la vie des chrétiens. Ces derniers basent leur raisonnement sur le fait que Dieu ne nous a pas donné un seul jour défavorable.