Seules 30% sont recyclables

15/02/2013

La CUA est débordée. Les ordures s’amoncellent partout et jonchent les rues et les divers sentiers. Le projet ADQua ou Assainissement durable des quartiers de l’ENDA OI (Environnement Développement et Action dans l’Océan Indien) collecte 120 tonnes d’ordure par jour. Toutefois, 30% seulement de ces ordures sont biodégradables. L’incitation au civisme de la population reste beaucoup à faire. La population a parfois tendance à faire fi du travail des collecteurs de déchets alors que beaucoup de familles vivent de la récupération des déchets.

L’amoncellement des ordures dans les différents quartiers de la capitale, est le reflet de la pauvreté mais aussi de l’incivisme de la population. De nombreuses familles vivent encore de la récupération des déchets. Or, la majorité des ménages ne jettent plus que ce qui leur est vraiment inutile. Norolalaina Fabienne Razafinjato, coordinatrice du projet, Gestion de déchets au sein de l’ENDA OI explique. «Les 200 collecteurs de déchets au sein de ce projet ADQua ramassent 120 tonnes d’ordures dans les 50 fokontany de la capitale. Après la collecte de ces déchets dans les différents bacs que nous avons installés dans les fokontany, ces collecteurs se chargent, par la suite, de les mettre dans les bacs de la CUA. On constate pourtant que seul 30% de ces ordures sont recyclables, ce qui ne permet pas à ceux qui vivent de cette activité d’avoir des rendements intéressants par rapport à leur travail », et de rajouter que « certains ménages ne se gênent même pas à jeter des excréments ou autres immondices dans ces bacs ».
Manque de civisme
La collecte de déchets fait vivre des familles. 30.000 ariary à 40.000 ariary par mois, tel est le salaire d’un collecteur et ceci, grâce à une cotisation des ménages dans ces 50 fokontany. Cette responsable n’oublie pas pourtant de mentionner que même avec cette maigre somme, nombreuses sont encore les familles qui réclament la gratuité du travail des collecteurs mais est-ce que c’est juste alors qu’eux aussi ont des bouches à nourrir ? Compte tenu de la difficulté que ces collecteurs traversent, ENDA OI met déjà en œuvre un projet qui améliorera les conditions de travail des récupérateurs mais aussi de réduire les facteurs de risque sur leur santé. La sensibilisation au civisme de la population reste beaucoup à faire, les bacs ne servent plus qu’à décorer les rues.