La population réclame le lynchage public

06/03/2013

Ville morte, hier à Mandritsara, suite au meurtre de sœur Marie Emmanuelle, le deux mars dernier. Une solidarité que la population de Mandritsara compte apporter à la communauté de la Providence. Commerces et boutiques ont fermé leurs portes par crainte de pillage. Les forces de l’ordre essayent de rétablir l’ordre mais la population est encore sous le choc. La population assoiffée de vengeance, réclame une vindicte populaire en essayant de forcer la porte de la prison où sont retenus les présumés assassins.

Les forces de l’ordre, en voulant rétablir l’ordre, ont tiré. Un manifestant, un jeune lycéen a trouvé la mort sur le coup.
Après le meurtre de sœur Marie Emmanuel Helesbeux à Mandritsara, trois hommes ont avoué le meurtre. Ils sont actuellement incarcérés dans la prison de Mandritsara. Mais cette affaire ne s’est pas arrêtée là. Après les obsèques, lundi dernier, une centaine de personnes ont réclamé la tête des trois hommes. Ces personnes étaient venues devant l’enceinte de la prison vers 16h. Face à cette ruée, les forces de l’ordre ont tout de suite réagi et ont tiré sur les manifestants. Pour cause, un lycéen a été tué sur le coup, et deux autres personnes blessées. Au total, les balles des forces de l’ordre ont atteint 8 personnes dont un jeune étudiant en classe de seconde au lycée de Mandritsara et qui devrait être amputé de la jambe gauche. Le chef de district de la commune urbaine de Mandritsara a décidé de fermer tous les établissements scolaires jusqu’à ce que le calme revienne.
Peur dans la ville
La ville de Mandritsara vit dans la terreur depuis hier. En effet, le mouvement populaire s’est transformé en pillage. La boutique Orange a été saccagée. La population a aussi incendié la maison de l’un des assassins. L’insécurité règne actuellement dans cette ville, et le meurtre de sœur Marie Emmanuel Helesbeux a causé d’autre décès, toujours à des personnes innocentes. Cette situation mérite d’être étudiée de près par les responsables. Elle dénote également le manque de confiance de la population envers la justice malgache. La foule en colère réclame toujours le lynchage public car elle redoute un verdict qui n’est pas à la hauteur du crime commis, surtout pour les affaires de grandes envergures.