Handicapées mentales victimes de viol

27/10/2012

Les personnes handicapées à Madagascar, malgré leur infirmité, ne sont pas à l’abri de nombreux sévices et ne jouissent pas de leurs droits. 30% des femmes handicapées mentales auraient subi des viols de la part des éducateurs dans certains centres d’accueil. Les personnes handicapées à Madagascar représentent actuellement 10% de la population. Des femmes handicapées, surtout celles placées dans des centres de rééducation auraient été victimes de viol. Fela Razafinjato, présidente de l’Association des femmes handicapées de Madagascar nous livre ses constatations.

« Les femmes handicapées sont vulnérables, elles ne jouissent pas encore de leurs droits. 30% des femmes handicapées mentales placées dans des centres d’accueil sont victimes de viols de leurs éducateurs. A Madagascar, 10% de la population sont handicapées et l’anomalie mentale représente la plus grande proportion. Ces éducateurs profitent de la situation et de la déficience intellectuelle de ces femmes pour abuser d’elles. Mais malgré tout, ces dernières parviennent quand même à raconter à leurs proches leur malheur dans ces centres, sans être conscientes de la gravité de leur cas. Mais je tiens juste à préciser que ce ne sont pas dans tous les centres d’accueil qu’on rencontre ce genre d’atrocité », précise Fela Razafinjato.
Droit au vote
Outre les abus sexuels, les personnes handicapées rencontrent aussi des problèmes en tant que citoyen. « Les personnes handicapées ne bénéficient pas encore d’une assistance dans les bureaux de vote. Par exemple, pour les non voyants, on n’a pas encore prévu de « bulletin braille ». Pourtant ces personnes ont le droit de voter comme tout le monde car elles n’ont pas perdu leur capacité intellectuelle. De plus, les membres du bureau de vote profèrent parfois des propos acerbes à leur égard. L’infrastructure dans les bureaux est difficilement accessible aux personnes handicapées, pourtant, elles représentent le 1/10 des électeurs », soutient encore la présidente de l’Association des Femmes Handicapées de Madagascar. Tel est la situation au pays. La plupart de ces handicapés n’arrivent pas au terme de leurs études, justement à cause de cette absence d’infrastructure ainsi que les critiques de l’entourage. Certes, diverses associations leur prennent en main mais il faut admettre aussi que la plupart d’entre elles sont non-gouvernementales et, de ce fait leurs budgets de fonctionnement sont restreints. Rares sont les handicapés peuvent terminer leurs études universitaires, ce qui explique la faible présence des personnes handicapées au sein des entreprises. Madagascar a célébré récemment la Journée mondiale de la canne blanche (15 octobre), les non-voyants se heurtent parfois à des difficultés de se faire embarquer dans les transports en commun. Ces derniers refusent carrément de les prendre aux arrêts. Avec ou sans canne blanche, ils ne bénéficient pas d’une considération particulière des autres. Les droits des personnes handicapées restent méconnus à Madagascar.