50% des jeunes se suicident

06/06/2013

L’Organisation mondiale de la santé estime que le suicide est la 13ème cause de mortalité la plus fréquente dans le monde. A Madagascar, le taux des personnes admises dans le service de réanimation médicale de l’hôpital HJRA est beaucoup plus alertant, allant de 50% pour les jeunes entre 10 à 25 ans. Si les femmes sont beaucoup plus suicidaires que les hommes, on a appris que par rapport aux femmes, les hommes n’en sortent pas souvent vivant. A Madagascar, contrairement à l’étranger, le pesticide est beaucoup plus prisé que les comprimés.

Les troubles mentaux entrainent souvent un suicide et les jeunes sont les plus vulnérables et les plus touchés par ce phénomène. Les jeunes s’exposent souvent à ce danger surtout ceux qui sont âgés entre 10 à 25 ans et ceci pour plusieurs raisons. Le Professeur Bertille Rajaonarison, chef de section santé mentale de l’ l'Établissement universitaire de soin et de santé publique d'Analakely apporte de plus amples explications concernant ce sujet. « Les jeunes entre 10 à 25 ans présentes souvent une conduite à risque. A cet âge, les jeunes recherchent d’autres sensations et veulent essayer des choses que les autres n’ont pas osé faire. Mais il ne faut pas aussi écarter les autres raisons qui poussent les jeunes à commettre de tels actes, comme la dépression, l’abus d’alcool, l’instabilité familiale ou encore d’autres. Mais paradoxalement, par rapport aux femmes, les hommes sont les plus souvent exposés au suicide selon les données recueillies au niveau du BMH. Dans la plupart des cas, une suicide est toujours causée par un manque, les personnes souffrants de ce manque ont besoin de plus d’attentions et d’écoutes de son entourage », rapporte-t-elle. Le 2ème congrès scientifique de la société malgache de psychiatrie portant sur le thème « santé, enfants, adolescents », a été effectué hier à l’académie malgache de Tsimbazaza.
Peur dans la ville
Si les personnes souffrant de ces maux ne sont pas traitées à temps, elles sont exposées à un risque de suicide et pourraient même récidiver, faute de contrôle. Certes l’HOMI, l’EUSSPA, l’hôpital Befelatanana ainsi que l’hôpital psychiatrique d’Anjanamasina peuvent accueillir des patients, mais il se trouve que ce n’est pas toutes les personnes présentant de troubles mentaux qui sont admises dans ces lieux. Celles qui n’ont pas les moyens pour s’offrir des soins, se trouvent dans l’obligation d’errer dans la ville, causant une peur bleue pour les usagers de la route. Jusqu’à présent, aucune mesure appropriée n’a été prise contre ces fous qui errent dans la cité. La population malgache ne se sent plus en sécurité sur son territoire : la nuit, on a peur des attaques à main armée des bandits et le jour, il faut toujours s’armer de vigilance pour ne pas être pris aux dépourvus par les fous. Certes, les forces de l’ordre ne peuvent pas assurer la sécurité de tout un chacun mais les dirigeants actuels qui sont à l’origine de tous ces désordres qui règnent dans ce pays, devraient tout de même prendre des mesures adéquates.