Les cartes vertes pour la IVème République

17/06/2013

Contrairement aux personnes âgées dans les pays occidentaux, celles de Madagascar souffrent encore le martyr. Arriver à la retraite, les personnes du troisième âge ne perçoivent qu’une infime part de retraite et éprouvent des difficultés à retrouver leur autonomie financière. Une situation qu’elles auront l’obligation d’endurer jusqu’à l’avènement de la IVème République. La journée mondiale de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées a été célébrée samedi dernier à Ilafy, sous le patronage du ministre de la Population et des affaires sociales.

Un évènement très riche en émotion quand les personnes âgées ont témoigné des injustices sociales qu’elles subissent dans le quotidien, dans les hôpitaux publics ou au niveau des transports en commun, la violence physique ou morale est toujours présentes. La journée mondiale de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées a été célébrée samedi dernier. Pour Madagascar, l’Etat ne dispose pas encore d’une politique de protection des personnes âgées. On frôle déjà le 53ème anniversaire de l’indépendance mais, la loi relative à la protection des personnes âgées n’est pas encore adoptée. Moxe Razafindramiandra, président national du FIZOMA ou Fiombonamben’ny Zokiolona Malagasy a fait le point la dessus. « Les personnes âgées ne bénéficient pas encore d’un cadre de protection sociale jusqu’à présent. La dégradation du [fihavavanana malagasy] a engendrée la marginalisation des personnes âgées. Les personnes du troisième âge dans les autres régions comme celles d’Analanjirofo se plaignent que bon nombre d’entre elles ne font même partie de la liste protocolaire, objet de demande auprès des responsables pour assister à la fête nationale. La violence physique et morale fait partie de leur quotidien. La mise en place d’une loi pour la protection des personnes âgées est primordiale pour qu’elles puissent jouir de leurs droits et de retrouver leur autonomie », tient-il à préciser.
Inexistence de sécurité sociale
Les témoignages recueillis sur place ont aussi permis d’apprendre que malgré la présentation des cartes vertes, la plupart des transporteurs refusent de leur appliquer la réduction de tarif. Les transports en commun et les établissements de santé publique sont les lieux où l’on enregistre le plus de violences. Le ministre de la Population et des affaires sociales, Olga Vaomalala Ramaroson a expliqué que le ministère de tutelle ne pourrait pas encore signer les cartes vertes des personnes âgées tant que la loi relative à cette protection n’est pas encore promulguée. « Les personnes âgées devraient patienter jusqu'à l’instauration de la IVème République pour la signature de la convention. Une ligne verte pour dénoncer les maltraitances envers les personnes âgées sera mise en place très bientôt », souligne-t-elle. Traditionnellement, les personnes âgées dépendent essentiellement de leurs enfants ou petits-enfants. Malheureusement, ces valeurs sont de plus en plus délaissées surtout durant les diverses crises connues par la Grande Île. En outre, les responsables auprès du Trésor devront revoir encore une fois l’organisation dans le paiement des pensions de retraite afin d’éviter les longues files d’attente des pensionnaires tous les 18 du mois. Une infime pension de retraite qui sera encore partagé pour les enfants et les petits-enfants une fois à la maison et qui n’arrive même pas à couvrir d’éventuels soins médicaux.