La fuite des cerveaux à l’origine

17/06/2013

Madagascar est plongé dans une crise sans précédent depuis quelques années déjà. Les élites malgaches sont de plus en plus rares et leur intervention dans le cadre de la recherche pour le développement du pays est modeste.

On peut même dire qu’ils sont une espèce en voie de disparition. Le doyen de la faculté des Lettres et sciences humaines, Richard Ranarivony a confirmé cette situation, lors de la cérémonie de sortie officielle de l’ouvrage du professeur Siméon Rajaona, la semaine dernière. « La crise interminable qu’endure le pays ne date pas d’hier. On remarque que les élites sont de plus en plus rares. Il est pourtant irréfutable que tout développement d’un pays repose sur eux. La fuite de cerveaux que connaît le pays depuis plusieurs années, ne fait que corroborer les faits. Il n’y a pas de développement réel à Madagascar », fait-il remarquer.
C’est que la qualité de l’éducation malgache fait défaut. Ceux qui ont les moyens, préfèrent fuir le pays pour continuer leurs études à l’étranger. Alors, il ne reste plus que ceux qui détiennent la force qui ont le contrôle des affaires nationales et dominent. On ne s’étonnerait pas alors d’apprendre que c’est durant cette période de transition qu’on enregistre le plus grand nombre de nouveaux riches. La situation précaire des élèves dans les classes primaires des écoles publiques, ainsi que les grèves interminables des enseignants dans les classes secondaires et le manque de budget de fonctionnement à l’université ne font que ternir l’image de l’éducation malgache. Sans parler aussi de la récente politisation de l’enseignement par le ministre tutelle, qui ne fait qu’encourager les jeunes malgaches à aller vers d’autres voies. Ceux qui ont terminé les études à l’étranger, ne veulent plus revenir à Madagascar, au détriment de l’avenir du pays. Faut-il ajouter la corruption qui ne fait qu’engraisser davantage les riches et appauvrir les pauvres dans ce triste tableau ?