Consultation des notes réclamée

18/06/2013

La corruption au niveau des concours administratifs décourage les candidats. Cette réalité freine leur élan à rejoindre les cours d’appui consacrés à cet effet. Une consultation des notes après la publication des résultats fait alors partie des revendications de ces établissements qui dispensent ces cours pour plus de transparence et pour rassurer les candidats. L’échec des meilleurs candidats lors d’un concours fait perdre la crédibilité de ces établissements

La préparation aux autres concours d’entrée à l’Ecole nationale d’Administration de Madagascar avance à grand pas si le concours des officiers aériens est déjà en cours. Les candidats multiplient les cours d’appui pour avoir plus de chance mais malheureusement, leurs efforts sont parfois bouleversés par l’existence de corruption. La situation démotive les candidats à rejoindre les cours d’appui car ils jugent qu’il est inutile de dépenser de l’argent à ces cours d’appui s’il s’avère qu’on ne serait jamais parmi les admis. Herizo Lalaina, directrice du Cours d’Appui pour Etudes Supérieures ou C.A.E.S explique. « La corruption démotive les candidats à rejoindre les cours d’appui pour la préparation des concours d’entrée à l’Ecole nationale d’Administration de Madagascar. Au moment de l’affichage des résultats du concours, mêmes les meilleurs candidats sont parfois pris au dépourvu car leur nom ne figure pas dans la liste des admis. Pour y remédier, une consultation des notes devrait être de règle après affichage des résultats et pour plus de transparence », tient-elle à expliquer et d’ajouter que « malgré les rumeurs véhiculées quant à la dissolution de C.A.E.S, des cours d’appui sont toujours dispensés et ceci depuis 6 ans ».
Et le Bianco ?
Ceci fait penser à la mésaventure des candidats de la session 2012 qui ont même tenu une grève à l’ENAM Androhibe pour contester la publication d’une liste additive d’étudiants admis après concours. Comment croire à la fiabilité des résultats quand le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) et le ministère de la Fonction publique, les premiers responsables du recrutement des étudiants se trouvent en divergence ? A titre de rappel, le ministre Tabera Andriamanantsoa avait possédé une liste additive d’une cinquantaine de candidats qui n’étaient même pas reconnus par le Bianco. Les contestations ainsi que les réticences envers le résultat des concours administratifs ne font que relater la défaillance de ce bureau de lutte contre la corruption. Le mérite et la compétence des étudiants sont en jeu dans cette affaire et on ne s’étonnerait pas d’apprendre que Madagascar se tarit d’élites car seuls ceux qui ont les moyens pour corrompre, ont droit à la réussite. Un décret concernant la promulgation des résultats dans un journal officiel devrait être étudié de près par les responsables.