Toute la ville a été paralysée

25/06/2013

Tous ceux qui ont voulu se rendre à un rendez-vous urgent, hier, ont été pris d’emportement, tellement le désagrément causé par le gel des trafics était à son comble. La circulation dans la capitale a été tout simplement figée qu’il a fallu 1 heure pour passer d’Analakely à Behoririka ou d’Analakely à Anosy. L’origine de ce dérèglement du trafic se trouve aux alentours du quartier de Mahamasina et d’Anosy. C’est que les militaires ont prévu tenir une répétition générale de la parade militaire ce lundi.

La contrariété se lit sur le visage des automobilistes et après une certaine attente à l’intérieur des transports publics dans l’espoir de voir la circulation se dégager, la plupart des usagers ont décidé de faire le trajet à pied, furieux. Il y a de quoi. Et bon nombres de travailleurs sont arrivés en retard à leur emploi. Les écoliers sont également arrivés à l’école avec une bonne heure de retard. Et même très tard dans la soirée, cet embouteillage sans précédent continue d’être le sujet de conversation dans les transports en commun. Les conséquences de ce blocage sont nombreuses au niveau des services publics.
Tous les bureaucrates et tous ceux qui ont été obligés de rejoindre leurs occupations ont été coincés dans un embouteillage monstre. Non seulement c’était un jour ouvrable mais c’était aussi l’occasion pour les fonctionnaires de toucher leur bon de caisse mais ceux qui ont voulu satisfaire les caprices de quelqu’un, ont tout simplement eu l’audace de perturber l’emploi du temps des milliers de Tananariviens. Tous ceux qui ont eu des affaires à traiter au Trésor public d’Antaninarenina se sont plaints de l’absence des fonctionnaires censés tenir les 10 caisses. Les responsables des caisses n° 2, 4, 6, 7, 8, et 9 sont carrément absents, entrainant beaucoup d’énervement du coté du public. Diverses explications ont avancé, notamment leur retenue dans les embouteillages.
Une répétition de défilé militaire qui nécessite toute une mobilisation allant jusqu’à compromettre la liberté de circuler de tout un chacun, relève tout simplement d’un manque d’imagination de la part des responsables. D’aucuns ne savent en effet que les militaires n’ont quasiment pas d’activités utiles pour le pays. Beaucoup d’entre eux passent leur temps à jouer aux cartes ou à faire du sport sans jamais parvenir à un niveau méritoire ou tout simplement gagner un championnat. D’autres sont occupés à des exercices « d’ordres serrés » et autres entrainements pour parfaire un garde-à-vous ou un salut militaire ou pour bien exécuter la cadence des marches. On ne voit donc pas l’utilité d’une répétition générale de parade militaire qui prive le citoyen de circuler librement en barricadant les alentours du stade de Mahamasina. En tout cas, l’événement d’hier démontre tout simplement l’autoritarisme des chefs militaires. Et dire que les responsables de l’Emmo-nat sont intransigeants pour s’opposer à toute tentative de ceux qui veulent, par un mouvement de revendication ou de contestation, occuper une place publique, sous prétexte que cela bloque la circulation et porte atteinte à la liberté d’autrui. A cause de ce comportement des militaires et des politiciens véreux et sans scrupule, beaucoup de citoyen ne daignent lever le drapeau pour célébrer l’anniversaire de l’indépendance. Il semble que c’est là une des manifestations de la bouderie générale de la population.
Si les militaires ont fait de la répétition de la parade militaire un grand événement, c’est qu’ils ont certainement peur de faire des… faux pas.