L’application de la loi 2007-022 comme solution

19/07/2013

La célébration de la journée mondiale de la population marquée récemment à Madagascar, a permis de savoir que 10 femmes meurent chaque jour à cause des complications liées à l’accouchement et dont 3 n’ont même pas 18 ans. Dans la région de Melaky, 15% des jeunes filles de 15 à 18 ans sont victimes de grossesse précoce. Il fallait parfois parcourir 80km à pied ou en charrette pour rejoindre les centres de santé de base le plus proche. Afin d’éradique le phénomène, le ministère de la Population suggère le respect et l’application de la loi 2007-022 qui stipule que l’âge minimal du mariage est fixé à 18 ans.

Il faut nécessairement une forte sensibilisation au niveau de la communauté locale pour mettre un terme à ce phénomène de grossesse précoce qui tend actuellement à prendre de l’ampleur. A Madagascar, 3 jeunes filles mineures sur 10 meurent chaque jour à cause des complications liées à l’accouchement. Le non-respect de la loi qui stipule l’interdiction du mariage précoce a fait galoper vite ce chiffre. Presque toutes les régions de la grande île souffrent de ce mal, mais c’est dans la région de Melaky que le constat est le plus amer. Le directeur de l’Education et mobilisation de la population, Olivier Joachin Ramiandrisoa au sein du ministère de la Population et des affaires sociales rapporte les faits. « Le chiffre relatant le mariage et la grossesse précoce des jeunes filles malgaches est alarmant surtout dans la région du Melaky où on enregistre un taux de 15% pour les jeunes filles de 15 à 18 ans. Ceci s’explique par le non-respect de la loi 2007-022, du 22 août 2007 qui interdit le mariage pour les jeunes n’ayant pas encore 18 ans. S’ajoute à ceci aussi le chômage, la pauvreté et le sous-emploi des jeunes. Les jeunes filles se trouvent contraintes d’abandonner leurs études ce qui annonce déjà un futur incertain pour elles et pour leurs enfants », fait-il remarquer.
Les CSBII se trouvent à 80km
L’éloignement des centres de santé de base d’une commune à l’autre ne fait qu’aggraver la situation. D’après encore cette source, les femmes enceintes sont obligées de parcourir à peu près 80km à pied ou en charrette pour rejoindre le centre d’accouchement le plus proche. Mais selon encore les explications du directeur de l’Education et mobilisation de la population, « les jeunes femmes enceintes sont parfois prises au dépourvu une fois arrivées dans ces CSBII car le plus souvent, ces centres ne sont même pas dotés de matériels ni de médicaments alors que les jeunes filles sont déjà abattues par la fatigue. Le constat est presque la même dans les 8 communes et dans les 6 districts que nous avons visité, dont Maintirano, Morafenobe, Bekopaka, Menabe, Belo sur Tsiribihina, Mahabo, Antsalova, avec un total de 2135km à peu près », termine-t-il.