En nette régression

19/11/2012

Le marché de gargote est en déclin avec la hausse du prix des produits de première nécessité. La vente a connu une baisse, les clients versent aux beignets accompagnés de café à midi, faute de moyens. Si un gargotier prépare 20kg de riz pour ses clients avant, en ce moment c’est à peine si 4 kg de riz sont consommés. C’est dimanche, mais les gargotiers du coté d’Ambohijatovo ne chôment pas et ne connaissent pas de répit. Le lieu semble pourtant désert, la vente a connu un recul durant la crise.

« Auparavant, notre clientèle consomme plus de 20kg de riz en une journée, à présent, c’est à peine si elle peut terminer 4kg. Les clients se font rares, malgré la pratique d’un prix très bas, ce qui nous encourt une réelle perte. Le prix varie de 600 à 1400 ariary. Mais malgré tout, nos clients se font rares et n’arrivent plus à payer un plat. La moitié d’un plat est proposée à 600 ariary et les consommateurs choisissent souvent cette option. Nous avons aussi remarqué que les fonctionnaires qui constituent généralement nos clients, n’ont plus les moyens de payer ce prix et se contentent d’une tasse de café et des beignets à midi. A Ambohijatovo, on compte une vingtaine de gargotes environ, mais la concurrence n’est plus de mise car c’est la quantité de clients même qui chute. Nous restons encore ici car nous ne voulons pas perdre notre place et nous ne souhaitons pas devenir chômeur par la suite. Mon mari et moi tenons ensemble cette gargote mais le fait est que nous ne pouvons plus payer des gens pour nous aider, faute de moyens », explique Oliva, une gargotière d’Ambohijatovo
Le quotidien se dégrade
Le quotidien des Malgaches se dégradent. Même les fonctionnaires, avec un salaire régulier mensuel, n’arrivent plus à se payer un repas de midi. Le riz est l’alimentation de base, mais la plupart des ménages ne parviennent plus à s’en procurer comme il se doit. « Je préfère rejoindre cette gargote à midi. Elle propose des variétés de plats pour un prix compétitif de 600 ariary. Je fais des petits boulots, donc je n’aurai jamais les moyens d’acheter un sac de riz de 70.000 ariary ou le kilo de riz à 1200 ariary. C’est à peine si je gagne 2000 ariary en un jour. Il me serait donc impossible d’acheter cela avec le charbon ainsi que tout ce qui va avec la cuisson d’un repas », explique une mère de famille. Les Malgaches touchent le fond, une solution pérenne devrait être mise en avant dans les plus brefs délais. Certes, l’opération « vary mora » pointe déjà son nez, avec 5 kilo par ménage. Mais cela ne suffit pas pour autant à faire taire le gargouillement des ventres affamés des enfants malgaches.