Le droit à compensation bafoué

04/12/2012

Le droit à compensation des personnes handicapées n’est pas encore respecté à Madagascar, malgré l’adoption de la loi 97-044, qui reconnaît les droits des personnes handicapées. La compensation englobe les aides de toute nature en réponse aux besoins des personnes handicapées. L’appareillage coute cher, et les infrastructures existantes ne correspondent pas aux conditions de ces personnes. Le droit des personnes handicapées est encore loin de se réaliser à Madagascar.

D’après les explications de Fela Mijoro Razafinjato, présidente fondatrice de l’association AFHAM (Association des Femmes Handicapées de Madagascar), « les handicapés à Madagascar ne profitent pas encore du droit à compensation. Les questions d’autonomie et de discrimination forment un barrage pour l’épanouissement des personnes handicapées dans la société. Certes, la loi du 97-044 reconnait déjà les droits des personnes handicapées, mais ces dernières mènent un combat difficile dans leur quotidien. Les infrastructures existantes sont loin de convenir à leur handicap, contrairement à celles qu’on trouve aux Etats-Unis, qui rendent facile, l’activité de ces personnes, avec leurs droits à la protection ». Il faut toutefois reconnaitre que la construction d’infrastructures appropriées aux attentes des handicapés, revient très chère. Madagascar compte deux millions de personnes handicapées mais seules, 30% d’entre elles, peuvent se procurer d’appareillage. Le prix des dispositifs pour handicapés physiques, s’élève à 150.000 ariary.
Les femmes sont plus exposées
Les femmes handicapées sont plus vulnérables par rapport aux hommes. D’après notre source, les infirmes ont souvent besoin de l’assistance de leur entourage pour accomplir leurs activités quotidiennes. « Force est de constater que 80% des femmes handicapées sont des mères célibataires pour diverses raisons. Elles ont du mal à trouver des hommes [normaux], contrairement aux hommes handicapés qui, la plupart du temps, arrivent à rencontrer des femmes [normales]. Les réprimandes des proches ne font aussi que jeter de l’huile sur le feu dans leur cas. L’éducation constitue un principe qui pourrait aider les personnes handicapées à retrouver leur autonomie ». Il est à noter que Fela Mijoro Razafinjato est sélectionnée parmi les JCI (Jeune Chambre Internationale) 2012 Ten Outstanding Young Person of the World, catégorie Leadership Humanitaire/ Volontariat. Elle a participé à la remise de trophées qui s’est tenue à Taïwan, le 20 novembre dernier.