Réconciliation et hypocrisie

30/10/2012

Les acteurs politiques malgaches parlent tous de réconciliation. Ils sont, en effet, tous conscients que la meilleure solution afin de mettre un terme à l’interminable crise politique actuelle, c’est justement cette réconciliation dont ils parlent sans cesse. Car la crise malgache est née d’une divergence de point de vue et d’un conflit entre des acteurs politiques qui sont tous persuadés qu’ils ont raison. C’est, en tous cas, tout le pays qui souffre aujourd’hui de l’impossibilité de trouver un véritable accord entre les acteurs de la crise.

Les Malgaches sont l’otage des hommes politiques qui ne sont pas pressés de trouver la solution durable à la crise. Marc Ravalomanana a récemment affirmé la nécessité pour les acteurs politiques de se réconcilier. Andry Rajoelina, lui, affiche également la volonté de « pardonner » son adversaire. Mais il faut bien admettre qu’un grand mur sépare toujours les deux hommes. Reste à savoir qui d’entre eux prendra l’initiative, en premier, de briser ce mur. Malgré les sourires affichés lors des rencontres en tête-à-tête, comme aux Seychelles en juillet dernier, la situation de blocage est réelle. La preuve, aucun progrès vers la résolution de la crise depuis. C’est tout simplement navrant pour les victimes de la crise qui comptent les jours et les semaines depuis bientôt quatre ans. L’hypocrisie a en fait pris le dessus. Les deux principaux acteurs de la crise politique malgache ne sont pas les seuls concernés par ce blocage. Les parlementaires et les chefs de partis qui ont tiré bénéfice de la crise, sont sans doute au premier rang des hypocrites en matière de réconciliation. Il est plus important pour eux et pour elles de se battre pour acquérir des avantages matériels plus conséquents. La solution à la crise peut toujours attendre. Ce n’est pas leur problème. Quand ils ou elles parlent de réconciliation, c’est juste pour amuser la galerie. Et pour occuper l’espace médiatique. Dans les actes, rien. Les acteurs politiques, depuis 2009, n’étaient jamais sincères. C’est la perfidie qui a primé. Personne n’avait la véritable intention de se réconcilier. Tous les chefs de partis ne sont que des hypocrites qui pensent avant tout à leurs propres intérêts, avant ceux de la nation. Le parlement est juste devenu un lieu de marchandage pour gagner un peu plus d’argent, au détriment des 4 millions de nouveaux pauvres en raison de la crise. Le désir de réconciliation est quasi nul chez la plupart des acteurs politiques de Madagascar. Mais le comble est que personne, en plus, n’est a priori capable de susciter cette volonté de réconciliation chez ces acteurs. Au niveau national comme au niveau international, les tentatives étaient vaines.