La présidentielle c’est pour quand ?

10/11/2012

Pas grand monde ne soulève la question actuellement. La Communauté internationale fait passer le message, de façon indirecte, mais en face, on ne veut pas décrypter le non-dit. Les conditions ne sont pas remplies pour organiser le premier tour de la présidentielle, le 8 mai 2013, comme annoncé initialement. Une frange de la Communauté internationale a promis de financer les élections. Certes. Mais beaucoup rechigne encore à mettre la main à la poche. Et c’est un signe qui ne trompe pas. La Banque Mondiale a fait savoir solennellement que ce n’est pas sa priorité à Madagascar.

Les Américains ne vont pas dépenser un dollar si les élections sont organisées dans le contexte actuel. C’est déjà connu de tous. Ils souhaitent une élection « ouverte ». C’est la première règle de la démocratie. Tous les citoyens doivent être autorisés à se présenter aux élections, nonobstant les conditions judiciaires requises. Pour le moment, Marc Ravalomanana est exclu de la présidentielle du 8 mai 2013. Il ne faut pas se leurrer. Il fallait qu’il soit présent sur le territoire, six mois avant cette date fatidique. Mais ce n’est pas le cas. Un candidat potentiel est déjà éliminé de la course si le premier tour de la présidentielle a donc lieu le 8 mai. Mais le silence de Marc Ravalomanana suscite l’interrogation. En outre, sur le plan technique, rien n’est évident. Le recensement des électeurs connait beaucoup de difficulté. Surtout dans les zones rouges de Madagascar. Au Sud du pays, la mission est pratiquement impossible. Compte tenu du phénomène d’insécurité qui prévaut sur cette partie de la Grande Ile, le recensement des électeurs relève du domaine de l’impossible. Des milliers d’individus sont en effet en déplacement. Certains ont choisi de rejoindre les grandes villes, alors que ce n’est pas leur véritable lieu de résidence. Organiser des élections crédibles dans ce contexte n’est pas dut tout raisonnable. A moins d’un dessein avoué d’exclure cette frange de la population du vote démocratique. Par ailleurs, la Feuille de route de sortie de crise est loin d’être appliquée in extenso. La question de la réconciliation et celle de l’apaisement restent en suspens. Ce sont pourtant des conditions préalables à l’organisation d’une élection crédible et transparente. A moins d’un changement radical dans les prochains mois, la tenue d’une consultation populaire, à même de sortir le pays de la crise, est du domaine de l’impossible à bref délai. Mais les autorités de la transition veulent foncer tête baissée. Si la Communauté internationale ne parvient pas à convaincre, d’une façon ou d’une autre, les dirigeants malgaches, on s’achemine inéluctablement vers une consultation électorale bidon. Laquelle ne permettra guère de résoudre les problèmes actuels du pays. Les dés sont -ils jetés ? On attend de voir.