Non à l’oppression

08/11/2012

Le directeur de Publication du journal La Nation est convoqué à la gendarmerie de Betongolo, ce jour. La Nation fait l’objet d’une plainte à la suite de la publication des révélations effectuées par le notable Patrick Zakariasy sur les scandaleuses affaires de bois de rose qui touchent le pays depuis bien longtemps. Notre journal s’est pourtant limité à rapporter les faits tels qu’ils avaient été révélés par ce notable qui savait de quoi il parlait, avec des preuves à l’appui.

Ce n’est pas la première fois qu’un journaliste est convoqué à la gendarmerie sous cette Transition. Certains ont été gardés à vue, d’autres emprisonnés. On se rappelle que le régime Rajoelina a déjà emprisonné une dizaine de journalistes en trois ans et demi de pouvoir sans partage. C’est un régime qui a fermé 80 stations de radio sous des prétextes d’artifice juridique. Quoi qu’on en dise, aucun régime, à Madagascar, n’a fait mieux en termes de répression de la liberté de presse. La convocation de Rocco Rasoanaivo à la gendarmerie fait certainement des heureux, quelque part. Car tout le monde n’apprécie pas la liberté. Et tout le monde n’est pas prêt à se battre pour elle. Le président du Syndicat des journalistes Malgaches n’en sera toutefois pas à ses premières mésaventures. Les journalistes épris de liberté se mobilisent en tout cas pour lutter contre cette forme d’oppression à la quelle la Haute Autorité de la Transition nous a habitués. Ce n’est pourtant pas en menaçant les journalistes de cette manière que les dirigeants de la Transition pourront redorer leurs blasons aux yeux de l’opinion publique nationale et vis-à-vis de l’opinion internationale. La lutte pour la liberté de la presse est une lutte de longue haleine. Et Rocco Rasoanaivo et ses amis savent que ce ne sont pas les embûches qui manquent. Mais cela ne les empêchera pas de poursuivre leur petit bonhomme de chemin. Les dirigeants passent, mais les journalistes restent. Et l’Histoire jugera. Nous disons Non à l’oppression. Nous nous opposerons aux intimidations. Et nous continuerons à lutter pour l’avènement de la liberté. La Nation continuera à dénoncer les injustices. Car nous sommes convaincus que la justice que nous soutenons, finira par vaincre. C’est cette foi en l’avènement d’une justice pour tous qui nous pousse à agir. Et c’est la même foi qui continuera à nous animer malgré cette nouvelle épreuve. Le directeur de la Publication de La Nation n’est pas le premier à subir cette oppression et ne sera pas non plus le dernier, tant que la justice ne triomphe. Mais cette victoire nécessite la mobilisation de tous.