Menace sur le pays

19/12/2012

L’attaque est imminente pour les grandes villes du centre de la Grande Ile. Les essaims de criquets ont été mal maîtrisés, étant donné que les autorités de transition n’en avaient pas fait une véritable priorité. Il était plus important pour le pouvoir de construire des projets tape à l’œil, comme le coliseum, le temple de rugby ou encore les hôpitaux mal équipés et dépourvus de personnel soignant. Tout cela a coûté des millions de dollars.

Il fallait, un an auparavant, environ 10 millions de dollars pour lutter convenablement contre l’invasion acridienne. Mais ce n’était pas la priorité des autorités, puisqu’il n’y a rien à inaugurer même si on parvient à éliminer tous les essaims. Le choix du régime de Transition a été clair. Plutôt les réalisations tape-à-l’œil que les projets qui puissent avoir des résultats positifs à long terme. Le pays doit maintenant trouver 50 millions de dollars pour lutter contre les criquets. Trouver cet argent n’est pas évident, tant que le régime pense accorder la priorité à des projets futiles presque sans lendemain. Le régime n’a pas pensé un seul instant au véritable danger qui guette. Quand les criquets vont couvrir la grande majorité du territoire, les autorités vont peut-être commencer à réagir. Pourtant, la plupart des terres arables sont déjà menacés par l’invasion acridienne actuellement. En 1997, le pays a déjà commis une grave erreur de ce genre. Deux ans après, en 1999, les criquets ont envahi l’avenue de l’Indépendance. A l’époque, le gouvernement a fait fi de la menace. Les autorités n’ont pas débloqué assez d’argent pour surveiller l’évolution des essaims. La situation est actuellement la même. Le régime de transition veut ignorer la menace. Sa préoccupation est ailleurs. Le comble est que les conséquences ne seront véritablement connues que plus tard. Gouverner c’est prévoir. Mais nos dirigeants s’en fichent complètement pour le moment. S’ils ne sont plus à leur place, dans un an, ce sont les nouveaux tenants du pouvoir qui auront la lourde tâche de lutter contre les criquets migratoires. Ce sont eux qui devront trouver les moyens de compenser les pertes. Les premières victimes, ce seront les paysans qui risquent de voir leur récolte anéantie. Avec les autres conséquences que cela suppose. Le pays est ainsi gravement menacé. Mais la priorité du régime, c’est toujours l’inauguration du prochain hôpital « manara-penitra » qui ne profitera guère à l’ensemble de la population. L’essentiel sera de couper le ruban et de festoyer après. Les criquets peuvent continuer à infester le pays.