Une année perdue

29/12/2012

Les Malgaches ont maintenant vécu un peu plus de 1500 jours de conflit politique. Cela représente quatre ans de crise dévastatrice. L’année 2012 n’a pas été l’année de la solution définitive à cette difficulté que le pays traverse. Le pays n’a jamais vécu une crise aussi ravageuse, que ce soit au niveau de la mentalité ou sur le plan économique et social. C’est une catastrophe nationale. 2012 a été tout simplement une année de perdue dans le cycle du progrès du pays.

Sur le plan économique, Madagascar a effectué un grand pas en arrière. Les années de crise ont pesé lourd dans la vie des ménages malgaches. Le régime de Transition est toujours fier d’annoncer que le pays ne s’est pas endetté pendant la période transitoire, mais les dirigeants ignorent que les foyers malgaches se sont endettés de plus en plus au cours de ces trois dernières années. Ceux qui vont diriger le pays dans les années à venir devront faire face à des problèmes de différents types. Une véritable gageure. Le régime de transition a laissé une véritable ruine après quatre ans de règne. Le régime transitoire a enfoncé le pays dans un véritable gouffre. Le taux de pauvreté est passé de 68% à plus de 80% en quatre ans de pouvoir sans partage dans la Grande Ile. C’est un record de performance inégalable de la part du régime Rajoelina. Ce ne sont pas des politiciens de l’opposition qui ont effectué le constat amer mais des techniciens étrangers. Il est ainsi difficile de parler de manipulation. 2012 n’a pas permis de faire progresser le pays ni sur le plan politique, car la crise persiste, ni sur le plan économique, étant donné que le nombre de foyers en difficulté augmente. Les projets tape-à-l’œil ne servent pratiquement à rien, puisqu’ils cachent une autre misère. La construction de nouveaux hôpitaux parait illogique quand on sait, par exemple, que des centaines de Centre de Santé de Base ont été fermés depuis la prise du pouvoir par l’équipe d’Andry Rajoelina. La situation est peu enviable actuellement. Les seuls grands gagnants de la période transitoire sont sans nul doute les militaires qui ont soutenu le régime, ainsi que les quelques opérateurs économiques qui ont étroitement collaboré avec la HAT et qui ont pu fructifier leur argent au cours des dernières années. Le souhait de ces privilégiés, évidemment, c’est le statu quo. Mais les Malgaches, eux, attendent le changement depuis bien longtemps.