L’année de la fin de la crise ?

02/01/2013

A chaque début d’année, des Malgaches se posent la question si c’est l’année qui verra la fin de la crise dans le pays. C’est devenu presque un rituel, dans certains milieux. 2013 sera-t-elle la bonne ? On observe. On attend. Certains prédisent déjà que le président de la Transition reviendra d’Israël requinqué.

Et qu’il sera prêt à affronter tous ses adversaires, que ce soit dans les urnes, dans la rue ou dans les casernes. Il faut savoir que pour de très nombreux Malgaches, fin de la crise équivaut à la fin du régime Rajoelina. Pour d’autres c’est la fin de la Transition, après les élections. Il faut admettre que la crise a été tellement calquée à la présidence de Rajoelina, à tel point que la majorité des Malgaches auront l’impression de ne pas sortir de la crise tant que celui-ci reste au pouvoir, avec ou sans élection. Quand Andry Rajoelina quittera le pouvoir, beaucoup de Malgaches penseront que le pays est enfin sorti de la crise. Il peut remplir des stades. Il peut remplir le coliseum d’Antsonjombe. Et il peut continuer de tromper sa propre personne. Mais Andry Rajoelina doit admettre que la majorité des Malgaches, dans la capitale comme dans les autres régions du pays, souhaitent son départ du pouvoir. Ce sera seulement à ce moment que beaucoup de ses compatriotes auront l’impression que le pays est sorti de la crise. En réalité, et depuis longtemps, ce régime de Transition ne tient plus qu’à un bout de fil. L’opinion publique internationale et nationale ne souhaite plus avoir affaire avec ce régime. Une frange importante de la population souhaite en finir avec Andry Rajoelina. Mais celui-ci est toujours à l’abri d’un vent de contestation identique à ceux de 1972, 1991 et de 2002, en raison d’un manque de véritable leadership au sein de l’opposition. La Communauté internationale était également magnanime avec lui. Et surtout, l’armée, dont les hauts gradés ont été plus particulièrement privilégiés, l’avaient soutenu aveuglément. Si Andry Rajoelina est encore au pouvoir en ce début 2013, c’est grâce à un coup de chance. Est-ce que cette chance continuera à lui sourire en cette nouvelle année. C’est possible, tant que les acteurs de la crise, à savoir les politiciens et la Communauté internationale, lui accordent cette latitude. Mais rien n’est sûr. Les Tanzaniens qui assurent la présidence de la Troïka de la SADC semblent plus intransigeants. La France veut se démarquer. Et Marc Ravalomanana souhaite ardemment revenir au pays. Ce qui pourrait changer beaucoup de chose. Ce régime ne tient ainsi qu’à un bout de fil qui pourrait encore tenir longtemps ou rompre à tout moment.