Désordre total

07/01/2013

Une journée de pluie suffit pour montrer aux grands jours les limites des infrastructures dans la capitale malgache. Du côté d’Andohanimandroseza, plusieurs tonnes de boues ont envahi la rue, créant des difficultés énormes chez les automobilistes. On se croirait dans une commune rurale située dans une zone enclavée. Pendant des heures, les usagers ont été livrés à eux-mêmes.

C’est comme si la ville n’est plus administrée et c’est comme si aucun responsable au niveau de la Commune Urbaine d’Antananarivo ne se soucie du quotidien des habitants. Ce genre de situation illustre la gabegie et l’incurie qui règnent dans le pays depuis le coup d’Etat de 2009. A certains endroits, à un moment donné, on a tout simplement l’impression que le pays ou la ville n’a plus de dirigeants. C’est le laisser-aller total. Pourtant, pour en revenir au cas d’Andohanimandroseza, le problème se pose depuis longtemps et a tendance à empirer mais les autorités communales s’en fichent. Ce sont les habitants des environs qui tentent, avec peu de moyens, de se débarrasser de ces tonnes de boues. Et c’est toujours ainsi dans de nombreux domaines. C’est la négligence qui prévaut. C’est normal si le pays entier se retrouve actuellement dans un véritable gouffre, car l’exemple vient d’en haut. Et, généralement, quand on est négligeant dans des situations de moindre importance, on est négligeant dans des domaines essentiels. C’est ce qui explique les difficultés actuelles du pays. Les princes qui nous gouvernent, à différents niveaux de l’administration, n’ont jamais comme principal souci l’amélioration de la vie quotidienne de la population. Ce qui ne les empêche pourtant pas d’avoir des ambitions politiques : ceux qui administrent les communes veulent administrer le pays, tandis que ceux qui administrent le pays souhaitent perdurer au pouvoir, sans prise en compte de la volonté populaire. Et c’est le pays entier qui se retrouve dans la boue comme à Andohanimandroseza. Tant pis pour la démocratie. Tant pis pour le quotidien des administrés. Car de toutes les façons, ni au niveau de la capitale, ni au niveau du pays entier, il n’y a pas eu d’élections pour désigner ces hommes qui nous gouvernent. Les Malgaches auraient pu fermer les yeux si le pays se développait suffisamment et si la ville était agréable à vivre. Mais c’est la situation inverse qui prévaut. Les rues de la capitale se dégradent, les ordures ménagères s’amoncellent et le pays ne progresse pas suffisamment. Dans ce genre de situation, on ne peut jamais obliger la population à éprouver du respect ou de la reconnaissance à l’endroit de ses dirigeants. Jamais.