Bonne année Monsieur le président

08/01/2013

Demain sera un grand jour pour tous les zélateurs du régime de la Transition. Comme lors des précédentes cérémonies de présentation de vœux à Iavoloha. Ils auront l’occasion de souhaiter bonne année au président de la Transition. Andry Rajoelina en a grandement besoin, car cette année ne sera pas nécessairement rose pour lui. Au contraire. De rudes épreuves l’attendent. 2013 ne lui sera pas une année de sinécure. Avec ou sans les élections programmées cette année, le chef de la Transition aura du pain sur la planche.

Si les élections se tiennent, il aura le devoir de garantir la fiabilité du scrutin. Si ces élections ne sont pas crédibles, la communauté internationale et l’opinion publique nationale ne retiendront, en effet que le nom du président de la Transition, malgré l’obligation pour lui de démissionner auparavant. Si ces élections ne se tiennent pas aux dates prévues, les gens ne sauront désigner comme responsable que lui. En clair, Andry Rajoelina aura la lourde responsabilité d’assurer la tenue d’élections crédibles et acceptées par tous cette année. C’est son image qui est de nouveau en jeu. Dans le même temps, ses adversaires politiques en ont assez de son amateurisme dans la gouvernance du pays. Ils vont déployer tous les moyens nécessaires pour l’empêcher de continuer à diriger la Grande Ile. C’est plus que naturel. Le président de la Transition et ses collaborateurs devront donc faire le maximum pour être à l’abri des critiques et des actes de déstabilisation. Ce qui n’est pas du tout facile, dans un contexte marqué depuis longtemps par la méfiance entre les acteurs politiques de la crise actuelle. En clair, rien ne sera facile pour Andry Rajoelina cette année. Mais cela n’empêchera pas les zélateurs de lui formuler des discours fervents demain à Iavoloha. Et c’est toujours ainsi. On jette des fleurs au président. On n’ose jamais lui dire les choses en face, et puis, tout le monde se plante par la suite. C’est une pratique courante chez nous. On va lui dire qu’il a réalisé de bonnes choses pour le pays, et qu’il mérite de rester sur son trône pour continuer ces œuvres. Personne ne lui rappellera que le pays connaît des difficultés sans précédent. Et qu’il suffit d’un rien pour que le pays s’embrase. Personne n’osera lui dire que pour éviter le pire, cette année doit être la dernière qu’il passe à la tête du pays. Et qu’une autre année supplémentaire ne conduira qu’au désastre.