Revanche

22/01/2013

La crise malgache ne prendra fin véritablement que lorsque les acteurs seront prêts d’y mettre un terme. Les vrais acteurs. Le cycle de la vengeance et la volonté de prendre la revanche, à chaque fois, devrait cesser un jour. Si Andry Rajoelina a affirmé qu’il est candidat à la présidentielle de 2018, c’est pour prendre sa revanche. Une revanche sur l’histoire, sur la Communauté internationale et sur Marc Ravalomanana. Il n’y aura peut-être jamais de fin entre le conflit entre les deux hommes.

Andry Rajoelina doit se dire qu’en 2018 il n’aura que 44 ans, mais que Marc Ravalomanana en aura 68. Une revanche. Le cycle ne prendra pas fin aussitôt. De revanche en revanche les deux hommes ont déjà mis à genoux le pays, avec un taux de pauvreté de plus de 80% actuellement à cause de cette interminable crise. Les histoires des panneaux tri-visions arrachés à Antanimena ne sont pas terminées. La première revanche de Rajoelina a été sa candidature à la mairie de la capitale. Celle de Marc Ravalomanana a été manifestée par une certaine réticence à l’égard de la nouvelle équipe de la Commune urbaine d’Antananarivo après l’élection de Rajoelina. L’autre revanche d’Andry Rajoelina a été le renversement de Marc Ravalomanana en 2009. Mais ce dernier n’a pas dit son dernier mot. Loin de là. Il s’est exilé, mais il a pris sa revanche. Il a su mobiliser un lobby puissant au niveau international. Le conflit entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina est devenu transfrontalier. Après avoir été battu au niveau national, le président déchu a ramené le combat sur le plan international. Une sacrée revanche, car quatre ans après sa prise de pouvoir, Andry Rajoelina est toujours snobé par la Communauté internationale malgré quelques lettres de créance qu’il reçoit au palais. Il a fallu, par exemple, qu’il renonce à sa candidature à l’élection de 2013 pour que les partenaires étrangers de la Grande Ile débloquent l’aide destinée aux élections futures. Un coup dur. C’est la revanche de Ravalomanana. Son prochain combat sera son retour au pays. Va-t-il ramener au plan national le nouveau combat ? Le cycle de la revanche continue en effet. La réponse de Rajoelina à toutes ces pressions, ce fut l’annonce de sa candidature pour 2018. A coup sûr, la réplique ne tardera pas, en face. On attend. Et on a l’impression que ça ne finit jamais. Ce cycle infernal a déjà provoqué beaucoup de dégât. Il faut que cela cesse un jour.