Un véritable changement ?

01/02/2013

On réclamait des changements en 2009. Ceux qui l’ont revendiqué l’ont obtenu. Mais dans le sens contraire de ce qu’ils souhaitaient. En termes de liberté de la presse, par exemple, la situation actuelle est bien différente de ce que les gens, sur la place de la Démocratie et sur la place du 13 mai, voulaient vivre. Plus de 80 stations de radio ont été fermées depuis la prise du pouvoir par les dirigeants actuels.

Et actuellement, comme cela ne suffit pas, la radio Josvah à Fort-Dauphin est menacée de fermeture. Les harcèlements ont déjà commencé. La liberté de la presse est bafouée dans le pays. Pour se défendre, le régime évoque toujours la situation de la presse écrite qui a connu un nouvel essor, il est vrai, au cours des dernières années. Mais tous les hommes sensés dans ce pays savent que le véritable média proche de la population, à Madagascar, c’est la radio et, dans les grandes villes, la télévision. Or c’est justement dans ce secteur précis que la répression est la plus forte. Parler de liberté de la presse qui a connu un nouveau progrès, à travers la presse écrite, relève de l’hypocrisie totale. Reporter Sans Frontières n’est pas dupe. L’organisation sait pertinemment que les conditions de travail des journalistes sont de plus en plus difficiles dans le pays. Madagascar a ainsi reculé de 4 places en matière de liberté de presse d’après le nouveau classement de RSF. La Grande Ile dégringole encore de la 84e à la 88e place. Le classement de RSF est la référence dans le monde en matière de liberté de presse, notamment dans les pays francophones comme le nôtre. Le changement de régime en 2009 a été censé apporter plus de liberté et plus de diversité au sein du paysage audiovisuel malgache. Car le mouvement conduit par Andry Rajoelina a été déclenché à la suite de la fermeture de la télévision Viva, en décembre 2008. Cependant, le coup d’Etat qui s’en est suivi a conduit au pire. 80 radios fermées, c’est du jamais vu dans l’île. Une dizaine de journalistes emprisonnés, c’est un cauchemar pour un pays comme le nôtre. Pourtant la condamnation des professionnels des médias continue. Les journalistes de la Free FM ne vont pas contredire cet état de fait. La radio a préféré se taire finalement, tandis que les autres radios proches de l’opposition n’ont pour le moment aucune chance de réouverture. Est-ce cela le changement ?