Ambitions mal placées

02/02/2013

Une vingtaine de candidats. C’est plutôt beaucoup. Ils se sont tous prononcés pour la prochaine présidentielle dans le pays. Mais, à coup sûr, il ne restera pas beaucoup quand le temps de payer la caution arrivera. C’est toujours le cas. Il y en avait au moins un candidat qui se retirait au moment fatidique. C’est malheureux que Madagascar ait chois la « sélection par l’argent » pour filtrer les candidats à la présidentielle. Mais, au moins, c’est une balise. La plupart des gens qui se prononcent candidats à la magistrature suprême ont en effet des ambitions, tout simplement, mal placées.

Tout le monde, certes, désire apporter sa part de brique à l’édification de la nation. Mais quand tout le monde veut devenir président de la République, il y a, quelque part, quelque chose qui cloche. Ce n’est pas uniquement en étant président de quelque chose, en effet, qu’on peut réaliser du bien pour la nation. Dans la plupart des cas, on peut parler, qu’on le veuille ou non, d’ambitions mal placées. Ce n’est pas non plus forcément une bonne idée de se référer à chaque fois à l’ancienne métropole coloniale, mais, c’est quand même un mérite, par exemple, qu’en France, on se base sur la signature d’élus pour valider la candidature à la magistrature suprême d’une personnalité politique. Avant de se lancer à la course à la présidence de la République, c’est la moindre des choses, pour les candidats potentiels, de connaître leur assise, au niveau national. D’autant plus qu’à Madagascar le président est élu au suffrage universel direct. En vérité, devenir président de la République n’est pas donné à tout le monde. Mais on peut se demander pourquoi autant de gens aspirent à devenir chef d’Etat. Tout le monde peut avoir la bonne volonté pour faire progresser le pays. Mais tout le monde n’est pas destiné à devenir président. Qu’on se le dise. Même si cela n’empêche personne d’avoir des ambitions. Il ne faut jamais oublier non plus que, comme les connaisseurs le disent souvent, « l’ambition dont on n’a pas le talent est un crime ». Et dans le cas d’espèce, c’est un crime envers la nation. Quand on n’a pas l’étoffe et les qualités d’un président, alors que l’on insiste, à tout prix, à le devenir, c’est la nation entière qui va en payer le prix fort. N’est-ce pas le cas actuellement ? Des ambitions mal placées, il y en a beaucoup dans ce pays. Et les politicards ne doivent nécessairement pas attendre le verdict des urnes pour s’en rendre compte.