Régression

16/02/2013

C’est curieux de voir les rues défoncées de la capitale réhabilitées, mais de manière plutôt particulière. Certaines rues autrefois goudronnées sont retransformées en routes pavées. Et c’est a priori devenu la méthode de réparation des rues dans la ville d’Antananarivo. Personne n’est sans doute pas contre les rues en pavé.

Mais quand la méthode est appliquée sur des rues autrefois bitumées, cela relève tout simplement de la régression. Ce sont les rues qui n’ont jamais été bitumées et devenues boueuses pendant la saison des pluies qui devraient être pavées. Et on aura plutôt l’impression que c’est du vrai progrès dans la remise en état des infrastructures dans la capitale. Dans le centre ville et ses environs, en effet, de nombreuses rues ressemblent tout simplement à des pistes rurales. Ces zones sont pourtant bien localisées au sein de la commune urbaine d’Antananarivo. Toutes ces pistes boueuses devraient être transformées en rues pavées. Celles qui ont été bitumées doivent le rester. Pourtant, ce genre de retour en arrière est devenu fréquent depuis la mise en place du régime de Transition dans le pays. Plusieurs domaines en sont concernés. Pas seulement la réhabilitation des rues. Dans le domaine de la santé, par exemple, ce régime a fait régresser le nombre de Centre de Santé de Base fonctionnel sur l’ensemble du territoire. En matière d’éducation, la HAT est à l’origine d’une baisse de la fréquentation des écoles. C’est dire que la régression et le retour en arrière sont devenus une réalité quotidienne depuis le « changement » imposé de force dans le pays en 2009. Rien n’a véritablement changé, dans le pays. Il est plutôt opportun de parler de « changement » en mal. Les exemples de ce genre de régression sont nombreux. Reste à savoir si, d’une manière générale, les dirigeants d’aujourd’hui, qui ont remplacé ceux qui ont été chassés hier, en sont vraiment conscients. Ils ont promis le développement, en 2009, mais on ne le voit pas venir. Ils ont promis plus de liberté mais ce sont des radios fermées et des journalistes menacés que l’on voit. Ils ont promis la fin de la corruption et des malversations, mais on voit des responsables qui s’enrichissent de manière inexplicable. Le véritable progrès doit attendre. C’est une certitude. A l’allure où vont les choses, on ne verra plus que des rues en pavé dans toute la capitale, un jour. Personne ne le souhaite. Mais quand on n’avance pas, on recule. C’est le constat amer que l’on peut effectuer. Pour le moment.