Interdiction de séjour

19/02/2013

Une ancienne première dame empêchée de rentrer dans son pays. C’est un événement rare, au niveau mondial. La situation politique dans le pays est loin d’un véritable apaisement. Pendant quatre ans, le retour au pays de l’ancien président, Marc Ravalomanana, a été au centre du débat. Mais dorénavant, c’est le cas de sa femme, Lalao, dont la mère est gravement malade, qui alimente les conversations. Lalao Ravalomanana n’est pas autorisée à rentrer au pays.

Les partisans de l’ancien président rappellent toutefois que l’ex-première dame n’a pas été condamnée par la Justice. Et qu’il n’existe aucune raison valable de l’empêcher de revenir dans son pays. La photo de sa mère alitée, publiée dans les journaux et sur les réseaux sociaux, a suscité de l’émotion. Mais les dirigeants de la Transition estiment que la venue de sa fille peut être à l’origine de troubles dans le pays. Lalao Ravalomanana ne pourra pas se rendre au chevet sa mère malade. Les interprétations à cet événement peuvent être multiples. Mais une chose est sûre : les dirigeants de la Transition ont raté une bonne occasion de se montrer plus humains. L’image de cette « Bebe Razay », 83 ans, qui désire voir sa fille, peut-être pour le peu de jours qui lui reste à vivre, sera difficile à effacer. Qu’on le veuille ou non. Et c’est encore plus maladroit de la part des partisans de la HAT d’argumenter sur l’impossibilité pour Didier Ratsiraka et Tantely Andrianarivo d’enterrer leurs proches à Madagascar, sous la présidence Ravalomanana, pour défendre l’empêchement de Lalao Ravalomanana de revenir au pays. Ce n’est pas sur des erreurs commises par d’autres dans le passé que l’on se réfère en effet pour ses actions présentes. Sinon, on commet une erreur encore plus grossière. Car les erreurs du passé doivent normalement servir de leçon pour le présent et pour le futur. Les dirigeants du parti TGV admettent que Marc Ravalomanana a commis des erreurs en empêchant Didier Ratsiraka et Tantely Andrianarivo d’enterrer leurs proches. Mais c’est pourtant la même erreur qu’ils sont en train de commettre. Une interdiction de séjour, pour une personnalité non condamnée, peut tout simplement s’apparenter à de l’autoritarisme. Car le fait que Lalao Ravalomanana n’a aucunement fait l’objet de poursuite judiciaire doit être pris en considération. L’équipe au pouvoir joue les funambules. Il sera difficile de prendre la décision finale sur la question. Le régime Rajoelina, qui est déjà très impopulaire, est sur la corde raide.