La guerre de l’ombre

21/02/2013

L’équipe de la présidence de la Transition cherche les moyens d’épingler le Premier ministre, Jean Omer Beriziky. C’est une rude bataille qui ne dit pas son nom qui est en cours entre la primature et Ambohitsorohitra. Ce n’est plus un secret pour personne. Andry Rajoelina et ses proches veulent se débarrasser du chef de gouvernement. Mais il y a un problème :

la Feuille de route de sortie de crise qui a consacré Omer Beriziky, Premier ministre « de consensus ». La situation n’est plus loin d’une véritable implosion. D’ici quelque temps, on ne sera pas étonné si la présidence trouve un motif jugé « valable » pour évincer ce Premier ministre encombrant. Andry Rajoelina trouvera alors des explications à donner à la communauté internationale. Car il faudra des dossiers en béton pour défendre la décision de limogeage de Jean Omer Beriziky. On pourra l’accuser de tout et de n’importe quoi. Tant pis. La fin justifie les moyens. Quand on constate, par exemple, la Direction de la sécurité du Territoire (DST) effectuer des interpellations et des enquêtes sur l’affaire de bois de rose dans la région fief du Premier ministre, dans le Nord, on peut se poser des questions. La DST a été depuis longtemps la police politique d’Ambohitsorohitra. Ou son bras armé. C’est selon. Et on mobilise en plus les grands moyens pour rendre efficace la mission de cette entité controversée à Antalaha. Des éléments se sont déplacés en hélicoptères. Et la présidence organise la communication sur les détails de la mission. Il s’agit, certes, de trafic de bois de rose. La mobilisation est compréhensible. Mais quand on sait que tout cela se passe tout près de la localité d’origine de Jean Omer Beriziky, on peut conclure qu’il y a anguille sous roche. C’est une guerre de l’ombre qui est en cours entre Ambohitsorohitra et Mahazoarivo. Le temps presse. Que ce soit pour le président de la Transition, Andry Rajoelina, ou pour le Premier ministre, Omer Beriziky. A cinq mois des élections, il faut tout faire pour finaliser ses stratégies. Si le président de la Transition pense désigner un nouveau chef du gouvernement, le plus tôt sera le mieux pour lui. Mais, évidemment, l’actuel Premier ministre de consensus se sent en droit de refuser les abus éventuels d’Ambohitsorohitra. Jean Omer Beriziky s’en tient à la Feuille de route de sortie de crise. Il l’a déjà dit depuis sa nomination. Ambohitsorohitra ne pourra pas gagner facilement ce combat.