Faille et déroute

06/03/2013

Le processus de sortie de crise dans la grande Ile est biaisé. La Communauté internationale a misé sur la fameuse Feuille de route qui présente, à l’application, trop de faille. A tel point qu’actuellement, on ne peut parler que de déroute. La Feuille de route est impossible à mettre en œuvre. C’est une certitude. Donc, elle ne permettra jamais de sortir le pays de la crise. Si on fonce tête baissée, la Feuille de route permettra de conduire à une élection, mais pas à une solution à la crise malgache.

Depuis un an et demi, on expérimente cette solution, mais le pays ne va nulle part actuellement. On a nommé un Premier ministre que le président de la Transition souhaite vivement remercier désormais. A l’allure où vont les choses, on va bientôt repartir à zéro. Andry Rajoelina risque fort de s’offrir un nouveau chef de gouvernement. Un Premier ministre virtuel, il en a déjà. Mais il lui reste à trouver la personne à installer à Mahazoarivo, si tant est que Jean Omer Beriziky accepte de quitter le palais. Un an et demi après la signature de la Feuille de route, la réalité est bien différente de celle souhaitée au départ. Les exilés ne sont pas rentrés au pays. Même pas l’épouse de l’ancien président. La question de l’apaisement est laissée aux oubliettes. La réconciliation entre les protagonistes de la crise n’est qu’un mirage. Le président et le Premier ministre ne s’entendent guère. Et des dizaines de militaires sont encore sous les verrous. L’esprit de la Feuille de route n’a jamais été respecté. Alors pourquoi insister ? On a l’impression que la Communauté internationale veut se débarrasser du dossier malgache à n’importe quel prix. Et pour pouvoir s’en débarrasser, elle n’a que la Feuille de route comme moyen. Tant pis pour les failles, et les déroutes que cela va engendrer. La situation n’a pas évolué d’un iota depuis la signature et le début de la mise en œuvre de la Feuille de route imposée par la SADC en septembre 2011. Les médiateurs se suivent et se ressemblent à Madagascar. Mais personne n’a jamais été en mesure de s’imposer pour faire avancer les choses. Le pays, la Communauté internationale et les politiciens tournent en rond et font tourner la population en bourrique. La crise perdure. Certains en profitent pour s’enrichir. Mais la majorité de la population est en difficulté. Il est temps de mettre un terme à la comédie.