Qui réconcilier ?

08/03/2013

Beaucoup se demandent déjà si les membres du Conseil pour la réconciliation malagasy ou FFM qui viennent de prêter serment, auront véritablement un rôle à jouer dans le processus de sortie de crise à Madagascar. Surtout quand on a vu devant qui ils ont prêté serment à la Cour Suprême, à Anosy. Leur rôle consistera, normalement, à réconcilier les protagonistes de la crise politique dans le pays. Au nom du Fihavanana, la fraternité qu’on affirme « légendaire » aux Malgaches. Si la mission du FFM est accomplie, les protagonistes de la crise doivent parvenir à se serrer la main et à trouver un consensus politique, afin de mettre un terme au conflit dévastateur actuel.

Le scepticisme est toutefois de mise actuellement. La solution à la crise n’a pu être trouvée jusqu’à présent. Tout le monde le sait. L’une des raisons de cet échec a été sans nul doute l’impossibilité de réconcilier depuis fin 2008 Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. On peut réconcilier les autres acteurs, et tous les figurants de la crise. Mais les deux principaux protagonistes ne parviendront peut-être jamais à un accord dont la mise en œuvre soit réaliste. En vérité, tous les documents signés par les deux hommes ou leur représentant auparavant sont maintenant rendus caduques. C’est également valable pour la Feuille de route. Quand on constate la composition du FFM, on peut émettre des doutes sur la capacité de cette institution à faire taire l’ambition des deux principaux protagonistes de la crise malgache. Certains d’entre eux, avaient, certes, montré leur preuve dans d’autres crises par le passé. Mais au fil du temps, et à force de changer de pratique et d’habitude, on peut affirmer qu’il n’y a plus rien à attendre d’eux actuellement. Le désespoir des uns et des autres est tout à fait compréhensible à la suite de la prestation de serment des membres du FFM. Les regards se tournent dorénavant vers le FFKM. La confédération des églises chrétiennes de Madagascar se prépare depuis plusieurs mois, sans dévoiler sa démarche. Elle a échoué en 2009. Va-t-elle réussir en 2013 ? On attend. Ce qui est sûr est que les chefs d’églises n’ont pas abandonné leur projet de procéder à la médiation de la crise malgache. C'est-à-dire à tenter de réconcilier les protagonistes. On a toujours dit que « réconcilier fait partie de la mission des églises ». Reste à savoir si ceux qui doivent être réconciliés acceptent la démarche. Suspense.