Un dictateur au Vatican

20/03/2013

L’église catholique ne renie pas ses enfants. Le dictateur Zimbabwéen Robert Mugabe a été parmi les invités de marque du Vatican lors de la messe d’installation du nouveau Pape, François. Des centaines de milliers de fidèles et de curieux ont assisté à la messe. Des chefs d’Etat et de gouvernement étaient invités. Parmi eux, Robert Mugabe qui a eu l’occasion de faire un vrai pied-de-nez à l’endroit des dirigeants Européens. Le président zimbabwéen est en effet « interdit de séjour » en Europe depuis plusieurs années.

Pratiquement aucun pays Européen n’accepte d’accueillir sur son territoire Robert Mugabe qui n’a pas bonne presse dans le monde occidental, malgré l’accord politique qu’il a conclu avec son principal adversaire politique devenu son Premier ministre, Morgan Tsvangirai. Mais la religion a ses raisons que la raison ne connaît pas. Le Vatican n’a jamais été complexé d’inviter Robert Mugabe à venir dans cet Etat dans l’Etat. Et, de même, Robert Mugabe n’a jamais décliné les invitations du Vatican. Il était bien là, lors de la béatification de Jean Paul II. Et hier, il était présent à l’occasion de la messe d’installation du nouveau Souverain Pontife. L’Italie, en effet, n’a pas le droit de refuser un visa de transit à Robert Mugabe ou à n’importe quel dictateur qui doit se rendre au Vatican. Le président zimbabwéen est un catholique pratiquant. Et tous les enfants de chœur du Vatican espèrent que sa foi parvienne à le changer, un jour. C’est tout aussi valable pour tous les dirigeants « croyants » de la planète. Et plus spécifiquement pour les dirigeants de la Grande Ile. La foi peut changer les dictateurs. Et le Vatican en est sans doute convaincu. Le pape François, avec son humilité calquée sur celle de Saint François d’Assise, pourrait, un jour, inspirer tous les dictateurs catholiques de la planète. Et Dieu sait à quel point ils sont dévastateurs. Andry Rajoelina, lui, n’était pas au Vatican. Il a préféré la Chine, la deuxième puissance économique mondiale, la terre d’opportunité par excellence. Officiellement, il est là-bas pour assister à une conférence internationale sur la réduction des émissions de carbone et le développement durable. Cela concerne aussi le respect de l’environnement. Cela coïncide curieusement à l’appel lancé par le pape François pour le respect de la nature. Car il ne faut pas oublier non plus que Saint François d’Assise est le patron des écologistes. Toutefois, il aurait été préférable que le président Andry Rajoelina soit invité directement au Vatican. Cela lui aurait permis de s’inspirer de la nécessité de respecter l’environnement, mais aussi d’avoir une pensée et de la compassion pour les pauvres, comme l’a spécifié le nouveau pape. Une nécessité pour Madagascar dans le contexte actuel.