Liberté, es-tu là ?

02/04/2013

Pour une célébration d’un culte dédié à l’honneur de tous les héros morts et vivants des évènements de 1947, l’homélie prononcé par le Révérend…X… de l’Eglise Anglican a été celui qui a le plus marqué les esprits.

Le rapide rappel d’un passé récent de l’histoire de ce pays a permis à cet homme de la foi chrétienne de nous aider à réfléchir et de se rappeler dans quelle situation réelle se trouve Madagascar. L’allusion très claire sur la muraille de protection, la valeur défensive de celle-ci et son état de dégradation ne peut qu’interpeller tout un chacun. Remontant très loin dans l’ère chrétienne, il a évoqué la vocation d’un tel édifice pour la protection de la cité et aussi le sort catastrophique des lieux qu’il est censé protégé en cas de destruction. Les brèches sont les signes d’un début d’effondrement qu’il y a lieu d’éviter, en prenant à temps la décision d’y remédier. Transposée sur le terrain de vie nationale, l’image qu’il a voulu transmettre, ne peut que soulever des inquiétudes, compte-tenu du désarroi dans lequel vivent la majorité des habitants de cette île. Comment rester impassible devant la dépravation morale que vivent les dirigeants qui, malgré leurs bonnes intentions de façade, ne peuvent ne pas cacher davantage les chemins tortueux qu’ils ont choisis ? En l’absence d’une muraille dotée d’une solidité réelle, il n’est pas possible d’assurer et de garantir le bonheur et le confort des administrés, force est donc de constater que la vie de la nation va de travers. La conduite des affaires étatiques est dominée par un déviationnisme qui n’a rien à voir avec le changement promis et attendu. La justice fonctionne très mal au détriment des justiciables et le pouvoir, au lieu d’être au bout du fusil, c’est le fusil qui est à bout du pouvoir de ces civils corrompus et corrupteurs (les militaires à tous les niveaux sont exaspérés d’être sous la coupe de grands responsables à la botte que quelques grandes fortunes qui tiennent les dirigeants par les cous… au point de pouvoir les étrangler si ces derniers tenteraient de ne pas se soumettre à leur bon vouloir. Si bien que la liberté, telle qu’elle devait être, n’existe plus depuis les palais d’Etat de ces institutions fantoches, jusque dans les chaumières de l’arrière-pays. C’est à pleurer de honte quand on pense qu’il y a 66 ans, d’anonymes compatriotes ont perdu vie, famille et honneur pour avoir lutter contre la domination d’une puissance qui avait enlevé aux indigènes la liberté d’être maître du destin de leur pays. A l’heure où ces lignes vous tombent sous les yeux, la situation des habitants de cette île merveilleuse est pire qu’au temps de la colonisation. Parce que si dans le temps, c’étaient des étrangers qui faisaient la loi, de nos jours c’est le règne quelques individus qui tiennent en main le sort de plus de 20 millions d’individus. Ces nouveaux princes abusent de leurs pouvoirs usurpés pour tout régenter depuis l’état de santé, le boire, le manger et les richesses de ce pays. L’hégémonie de cette minorité de profiteurs lèse toutes les libertés démocratiques au nom du fait accompli. Qui a écrit déjà : « Pleure ô mon pays bien-aimé ! » ? On est souvent tenté d’avoir recours aux larmes plutôt qu’aux armes, c’est le drame des âmes bien nées…