Tourner en rond

16/04/2013

Les missions de médiation de la SADC se suivent et se ressemblent. Depuis quatre ans, Madagascar a tourné en rond sans parvenir à une solution efficace à la crise. Joaquim Chissano est de passage dans la Grande Ile et quand on l’écoute, on a l’impression qu’il va faire ce qu’il a déjà effectué, il y a trois ans, et ce que toutes les autres missions de la SADC au cours des dernières années avaient déjà réalisé. Mais, malheureusement, au niveau national aussi, l’impression de la majorité des Malgaches est exactement la même. Les Raiamandreny Mijoro, Finoana CNOSC et, dorénavant, le FFM semblent en panne d’idée pour parvenir à une solution finale au conflit en cours.

Depuis quatre ans, rien de concret n’a été réalisé pour aboutir à une véritable sortie de crise. Les parties impliquées dans la crise ont signé des documents. On a même parlé d’accord « secret » à un certain temps. Mais une chose est sûre : le pays n’est pas parvenu à sortir du marasme socio-économique. Et les formations politiques sont loin de parvenir à un véritable consensus. L’espoir n’est toutefois pas entièrement perdu. L’initiative de la Confédération des églises chrétiennes (FFKM) met du baume au cœur de nombreux Malgaches. En 1991, les chefs d’églises ont su imposer une solution à la crise politique dans le pays. En 2002, le FFKM a joué un rôle essentiel pour aboutir à la stabilité politique. Car le pays avait deux « présidents » pendant plusieurs mois. Par contre, en 2009, le FFKM a reconnu son échec. On connaît la suite. En raison de ce revers, et de la divergence de point de vue entre les chefs d’églises, le pays ne parvient pas à sortir de l’auberge, presque quatre ans et demi après le début de la crise. C’est comme si en dehors du FFKM, il est inutile d’espérer une solution durable aux crises politiques dans la Grande Ile. C’est ainsi logique si les regards se tournent désormais vers les « Raiamandreny am-panahy ». Les efforts du FFKM ont toujours permis de mettre un terme, d’une façon ou d’une autre, à la lutte de pourvoir à Madagascar. Cela a été le cas, même si les églises ont été souvent soupçonnées de partialité. Les Malgaches espèrent ainsi que le nouveau processus entamé par le FFKM dans les prochaines semaines puissent réussir. Après toutes ces années, les Malgaches méritent enfin de retrouver la stabilité et un véritable Etat de droit. Et arrêter de tourner en rond.