Médiation de la dernière chance ?

19/04/2013

Jamais une crise politique dans la Grande Ile n’a connu autant de « médiation de la dernière chance ». Ils étaient quelque 200 groupements politiques à se rendre à la consultation du FFKM à Ivato. Après quatre ans de silence, la Confédération des églises chrétiennes de Madagascar relance la médiation sur la crise malgache. En 2009, l’Archevêque, Odon Marie Arsène Razanakolona, qui assurait la présidence tournante du FFKM, avait jeté l’éponge. Les protagonistes étaient impossibles à réconcilier. Et quand les chefs d’églises avaient cessé de faire entendre leurs voix, les armes ont pris le dessus. L’échec de la médiation du FFKM a en tous cas conduit le pays dans le gouffre. Car, quatre ans après le coup d’Etat, le pays n’a toujours pas retrouvé la véritable stabilité politique. Dans le même temps, la situation socio-économique du pays se dégrade.

Le phénomène d’insécurité n’a jamais connu la même proportion qu’actuellement. Les attaques à mains armées sont tellement fréquentes que l’on a l’impression que le pays est en guerre. Les kidnappings sont également devenus un moyen de se faire rapidement de l’argent. Ce contexte d’anarchie a interpellé les chefs d’églises qui ont ainsi décidé de « prendre leur responsabilité ». Beaucoup d’eau a coulé sous le pont depuis 2009. C’est de nouveau l’Archevêque, Odon Razanakolona, qui préside le FFKM. Beaucoup espèrent que, cette fois, face au désastre, il ne jettera plus l’éponge. Les protagonistes de la crise ne pourront pas être réconciliés, certes. D’autant que Marc Ravalomanana est absent du territoire malgache. Mais les simples citoyens attendent au moins une proposition concrète et réaliste de la part du FFKM pour que le pays retrouve le chemin qui mène vers la véritable sortie de crise. On a tout essayé en effet au cours des quatre dernières années, mais le pays n’a finalement fait que tourner en rond, pour revenir au même point de départ. La reprise de la médiation par le FFKM en constitue une preuve indéniable. Tout était à refaire. On a maintenant l’impression qu’en dehors du FFKM, il est inutile d’espérer une solution convaincante pour sortir le pays de la crise politique. Les quatre chefs d’églises du FFKM semblent incontournables. Le FFKM a réussi à stabiliser le pays en 1991 et en 2002. Mais en 2009, les chefs d’églises ont échoué. C’est la raison du désastre actuel. Et c’est sans doute à juste titre si on a tendance à attendre une solution miracle de la part des chefs d’églises.