Le nerf de la guerre

20/04/2013

Les candidats à l’élection présidentielle se mobilisent pour disposer des moyens nécessaires pour faire face à la consultation électorale. Personne n’est en mesure de chiffrer les milliards en jeu pour les élections à venir. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. L’argent coule à flots. La plupart des candidats disposent d’une somme énorme pour tenter d’atteindre leur objectif électoral. Les bonnes intentions du BIANCO et de toutes les organisations qui militent contre l’argent sale pourraient être vaines. Il est en effet quasi impossible d’enquêter sur l’origine des fonds utilisés lors de la période de précampagne, et surtout lors de la propagande électorale. La rivalité, de plus en plus rude, entre les candidats va encore compliquer l’affaire.

Les coups bas sont en effet déjà en cours pour limiter le financement des adversaires. Certains sont déjà parvenus jusqu’à se déplacer à l’étranger pour bloquer d’éventuelles sources de financement pour des concurrents lors de la période électorale. Tous les coups semblent permis. Et dans ce véritable cafouillage, ni la CENIT, ni la Cour Electorale Spéciale ne pourra agir comme il se doit. Car aucun des candidats en lices n’est prêt à jouer franc-jeu quand il s’agit plus particulièrement du nerf de la guerre. Mais ce combat de bas étage constitue une raison de plus pour assainir davantage le milieu des affaires et celui de la politique dans la Grande Ile. Certains candidats sont en effet visiblement bloqués par le manque de financement, tandis que d’autres ne comptent que sur l’argent roi pour parvenir à leur but. En tous cas, c’est curieux d’apprendre que sous d’autres cieux, des hommes au pouvoir sont endettés au niveau des banques primaires pour avoir acheté leur maison ou leur voiture. A Madagascar, parvenir à des postes politiques constitue souvent une occasion pour s’enrichir et pour acquérir indûment plusieurs milliards à dépenser lors des élections. C’est une pratique courante dans les républiques bananières. Et c’est navrant de constater que la même façon de faire est toujours une réalité dans la Grande Ile. Le chemin est sans doute long pour parvenir à un véritable assainissement à Madagascar. Mais il faut y parvenir tôt ou tard pour plus de crédibilité dans le milieu politique. Pour ce qui est de la prochaine présidentielle, il sera probablement impossible de tout remettre à plat. L’argent sale va couler énormément. Et c’est un état de fait qui risque de biaiser, une nouvelle fois, le véritable choix populaire.