Pour qui sonne le glas ?

25/04/2013

Les membres de la mouvance Rajoelina, ou ce qui en reste, continuent de se tirer dans les pattes. Il y en a ceux qui ont décidé d’ignorer complètement la consigne du parti au pouvoir pour la future présidentielle. Certains ex-collaborateurs comme le parti AVI ont préféré jouer double jeu. Norbert Ratsirahonana qui se déplaçait régulièrement avec Annick Rajaona dans les voyages de lobbying à l’étranger, ne s’est pas rendu à la dernière réunion du Conseil de Paix et de sécurité de l’Union Africaine. C’est que le parti AVI a déjà un pied à l’intérieur et un autre en dehors du palais.

Et pour preuve, le soutien d’une autre frange du parti au candidat du TGV alors que de nombreux membres du bureau se sont déjà prononcés pour Hajo Andrianainarivelo. Tout va mal au sein de la mouvance Rajoelina. Et cela oblige le chef de file à se mobiliser au maximum pour combler un certain vide. D’où les déplacements fréquents en province. Mais reste à savoir si tout cela suffira à Rajoelina. Antananarivo s’apprête déjà à lui infliger une sanction exemplaire. Qu’il est bien loin le temps où le candidat à la mairie de la capitale de 2007 suscitait un certain attrait. Il était sorti vainqueur. Mais le jeune maire a sans doute brûlé les étapes en voulant devenir président trop tôt, sans une onction démocratique. La ville frondeuse n’attend plus que le moment idoine pour contre-attaquer. Si l’élection a lieu le 24 juillet, le chef de la Transition doit s’attendre à un vote sanction plus qu’exemplaire. Antananarivo ressemble à un caïman : il attend son heure avant d’happer sa proie. L’aversion des habitants de la capitale à l’égard du chef de la Transition sera étalée au grand jour lors de la première consultation électorale à venir. Mais même sans élection, les habitants de la capitale ont saisi à plusieurs reprises l’occasion d’exprimer son mécontentement. Et ce n’est pas en remplissant artificiellement des stades que les dirigeants de la Transition peuvent espérer recouvrer un semblant de popularité. Il n’est pas rare que le cortège présidentiel soit hué dans la rue. C’est rare qu’un président soit traité de la sorte. Mais derrière sa vitre blindée le chef de la Transition ne voit plus la réalité et il n’entend guère les gens qui lui profèrent des injures et des imprécations. Mais quand ce sera le moment du vote, il lui sera difficile de fermer les yeux sur le verdict des urnes. Du moins pour Antananarivo. Car pour les autres localités, il peut éventuellement compter sur le bourrage d’urne pour sauver sa face, mais avec les conséquences que cela va engendrer.