Travailler plus…

02/05/2013

Les Malgaches, comme le reste du monde, ont célébré la fête du travail hier. Une célébration plutôt symbolique. Car le 1er mai est plutôt devenu agréable en étant un jour chômé, plutôt qu’en étant la journée où l’on célèbre la fête que l’on connait depuis un peu plus d’un siècle.

C’est une revendication des travailleurs à Chicago, qui a permis d’obtenir les fameux 8 heures de travail par jour, qui était à l’origine de cette fête récupérée quelques années plus tard par les Européens et le reste du monde. Pour ce qui est de la Grande Ile, la morosité était à la mesure de la situation des travailleurs à travers le pays. Madagascar est sans doute l’un des pays qui comptent la plus importante proportion de « travailleurs pauvres ». C’est pourtant l’une des formes les plus criantes de l’injustice dans la société moderne actuelle. Si par le passé, on avait cru que le travail constitue le meilleur moyen de sortir de la pauvreté, on doit admettre actuellement qu’il ne suffit plus d’avoir un salaire mensuel pour pouvoir joindre les deux bouts. Les millions de « travailleurs pauvres » à travers le monde en savent quelque chose. Il y a bel et bien des gens qui partent de chez eux le matin, et qui ne rentrent que le soir venu, qui touche un salaire mensuel mais qui sont restés, malgré eux, pauvres. A Madagascar, la crise politique engendrée par le coup d’Etat de 2009 n’a pas facilité la situation des travailleurs. Les emplois perdus en raison du coup d’Etat se comptent par centaine de milliers. Il va falloir mettre un terme à la crise, redonner confiance aux investisseurs pour pouvoir relancer l’emploi dans la Grande Ile. Sans une véritable relance, il sera impossible de donner du travail à tous ceux qui en ont perdu. Mais il faudra aussi, et surtout, réfléchir sur les moyens d’aider les travailleurs malgaches à avoir un niveau de vie décent. Quand on travaille toute la journée, et que l’on touche un salaire qui ne permet pas de vivre décemment, cela relève de l’injustice sociale. La fête du travail est célébrée tous les ans. Mais durant toute l’année, on devrait penser à améliorer le cas des « travailleurs pauvres ». Nicolas Sarkozy n’est pas le seul à être persuadé qu’il faut peut-être travailler plus pour gagner plus. D’autres estiment toutefois que l’avenir de l’homme c’est le farniente. C’est à chacun de choisir. Mais la justice veut que l’on vive mieux quand on travaille assez. Et qu’il n’y ait plus de « travailleurs pauvres » à travers le monde.