Qu’ils démissionnent tous

14/05/2013

Le premier rendez-vous électoral est prévu dans deux mois et demi. Le compromis trouvé par le gouvernement et la Cour Electorale Spéciale a été la démission des candidats qui ont des postes de responsabilité, 60 jours avant le scrutin, c'est-à-dire le 26 mai prochain. Tous les candidats à la présidentielle du 24 juillet, et qui sont membres du gouvernement ou membres du parlement, ou encore occupant des postes de responsabilité dans les régions ou les districts en tant que « fonctionnaire d’autorité », ainsi que le président de la Transition doivent démissionner au plus tard le 26 mai.

Pour le moment, un seul candidat a pris l’initiative de donner l’exemple à tous. Le Chef de Région du Menabe, Faharo Ratsimbalison, candidat à la présidentielle, a déjà démissionné de son poste. Tous les autres ont préféré tenter de jouer les prolongations. Andry Rajoelina est en train de chercher les artifices juridiques pour ne pas démissionner. Dans le même temps, il cherche les possibilités de se faire remplacer à la tête de l’Etat par quelqu’un de « plus sûr ». C’est une catastrophe pour lui de laisser le pouvoir entre les mains du Premier ministre Jean Omer Beriziky, du président du Congrès, Mamy Rakotoarivelo, et des vice-présidents du CST. Ce sont, pour la plupart, des adversaires politiques pour Andry Rajoelina. Mais, normalement, il n’a pas le choix. Il est toujours aisé de trouver des artifices juridiques. Mais la logique veut qu’il démissionne, conformément à la Constitution et à la Feuille de route, pour l’égalité des chances de tous les candidats à la présidentielle. Andry Rajoelina doit démissionner, comme tous les autres candidats qui sont encore restés à leur poste. Les Malgaches étaient très patients et ont accepté de supporter tous ces dirigeants impopulaires depuis quatre ans, alors que le pays allait à la dérive. Ces candidats ne sont toutefois pas les seuls à devoir démissionner. Tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans les préparatifs des élections doivent également démissionner dès maintenant. Ils se sont illustrés par leur incompétence, d’une façon ou d’une autre. La preuve est que plusieurs centaines de milliers d’électeurs ne sont pas inscrits jusqu’à présent. La liste électorale est toujours sujette à caution. Et la sensibilisation sur le fameux bulletin unique n’est pas près de démarrer alors que c’est une nouveauté qui risque de tout perturber lors du scrutin présidentiel. Des démissions en cascade sont attendues au niveau du gouvernement, au sein de la CES et à la tête de la CENIT, si tout le monde est vraiment responsable de leur acte. Qu’ils démissionnent tous.