Qu’il parte pour de bon

16/05/2013

C’est navrant pour la plupart des Malgaches d’apprendre qu’Andry Rajoelina cherche encore les artifices pour avoir la mainmise sur le pouvoir après sa démission de la présidence de la Transition. La pression internationale est tellement forte que le jeune président se sent dans l’obligation de s’en aller, comme annoncé, soixante jours avant l’élection. Des membres de la Communauté internationale n’hésiteraient pas un seul instant à arrêter de soutenir le processus électoral si Rajoelina ne démissionne pas.

Ce qui rendrait la prochaine élection « nulle et non avenue » pour la Communauté internationale. Le président de la HAT a donc accepté le principe d’une démission. Mais il tient, malgré tout, à se défendre, et à ne pas perdre ses avantages « acquis ». En quatre ans de pouvoir, l’homme a pris goût au pouvoir. Il n’a plus la moindre intention de tout perdre en signant une lettre de démission. Il se démène comme un beau diable pour tout garder, malgré sa démission incontournable. En vérité, Andry Rajoelina n’a toujours pas saisi le message que la population lui a adressé de manière plutôt « civilisée » au cours des dernières années. Les grèves estudiantines, les grèves des fonctionnaires, les cris de désespoir de la population dans les médias, et les manifestations intempestives des opposants étaient des manières de dire au président qu’il doit partir, sans trop d’histoire. Qu’il parte définitivement du pouvoir, avant que les Malgaches ne se mettent véritablement en colère. Ce fut le message véhiculé par les citoyens au cours des derniers temps. Les Malgaches sont persuadés que ce n’est pas avec un bilan aussi désastreux qu’un président, non-élu de surcroit, peut se prévaloir de garder ses avantages et, pourquoi pas, si possible, de rester à son poste. Les gens se souviendront que le régime Rajoelina a fait au moins 4 millions de nouveaux pauvres à travers le pays. Mais c’est un bilan qu’il n’osera jamais étaler au grand jour. Et il fallait le rapport économique de la Banque Mondiale pour le confirmer. C’est également un régime prédateur de la liberté de presse, et de la liberté d’opinion et d’expression en général. Toutes les manifestations publiques de l’opposition avaient été mâtées sans ménagement, grâce à des militaires qui ont vendu leur âme au président putschiste. C’est aussi un régime qui était incapable de créer des emplois pour les Malgaches. Mais c’est pourtant avec ce bilan désastreux que Rajoelina veut encore actuellement défendre à tout prix son fauteuil. Une véritable insulte envers la population malgache.