Semaine décisive

21/05/2013

Andry Nirina Rajoelina ne veut pas quitter le pouvoir. C’est clair. Les putschistes veulent jouer les prolongations malgré quatre ans d’échec de leur gestion catastrophiques du pays. En toute sincérité, il est temps pour les dirigeants actuels de quitter le pouvoir. Mais ils n’y pensent pas vraiment. Cette semaine qui vient de démarrer sera pourtant décisive. Et la réaction de ces dirigeants est maintenant très attendue. Ce sera cette semaine aussi que les pays et organismes partenaires de Madagascar, qui n’ont pas encore pris des décisions définitives, vont se prononcer sur le processus électoral dans le pays.

On saura si le nerf de la guerre sera disponible ou non. Ce sera cette semaine également que l’on en saura davantage sur la démission d’Andry Nirina Rajoelina de la présidence de la Transition. Ce sera malgré lui s’il accepte de s’en aller. Mais ce ne sera pas son entêtement à rester au pouvoir, par tous les moyens, qui va améliorer la situation dans la Grande Ile. Au contraire. Le refus du chef de la Transition de quitter le pouvoir pourra toutefois engendrer de nouvelles réactions inattendues. On peut parler sans hésitation de refus d’Andry Rajoelina de quitter le pouvoir, car, même en démissionnant, le président de la HAT veut avoir la mainmise sur les institutions de l’Etat en plaçant notamment des marionnettes et des hommes liges un peu partout. Avant la démission de Rajoelina à la fin de cette semaine, tous les textes juridiques relatifs à la vacance à la présidence de la Transition doivent être adoptés. Et l’actuel locataire d’Ambohitsorohitra souhaite que ces textes lui soient le plus favorables possibles. Pour Rajoelina, ses intérêts sont plus importants que ceux de la nation. D’où l’exigence du maintien de ses droits et avantages, malgré la démission. Si cette démission est effectuée de manière inique, tout peut arriver toutefois cette semaine. Le régime Rajoelina a toujours sous-estimé, en effet, la capacité de nuisance des Malgaches quand leur point de vue est piétiné. La majorité de la population est fâchée contre le régime Rajoelina depuis fort longtemps, mais elle attend le moment propice pour faire exploser sa colère. Les dirigeants en place ne prennent pas conscience de ce que sera le courroux populaire s’ils s’entêtent à rester au pouvoir sans le soutien de la majorité des Malgaches. En vérité, le danger les guette. Mais, pour le moment, ils n’en sont pas conscients. Andry Nirina Rajoelina aurait dû abandonner la partie depuis longtemps s’il a un peu réfléchi. Mais il en a décidé autrement, et il va lui-même en subir les conséquences.