Une véritable pagaille

31/05/2013

Le pays compte-t-il encore de véritables dirigeants ? On peut se poser la question depuis ces derniers jours, quand on constate le véritable désordre qui règne au sommet de l’Etat et au niveau des institutions de la Transition. Face à ce chaos institutionnel, une frange de l’armée serait tentée de sonner la fin de la récréation en mettant en place un Conseil militaire qui fera office de direction collégiale à la tête du pays, en remplacement de toutes les institutions existantes actuellement. En quelque sorte, un directoire militaire qui ne dit pas son nom.

Le but serait d’accélérer la mise en œuvre de la Feuille de route de sortie de crise pour aller au plus vite vers les élections. Mais la démarche est toutefois risquée. On sait que la Communauté internationale a été toujours contre ce genre de démarche à la hussarde. C’est le refus d’Andry Rajoelina de déposer sa démission qui est à l’origine de la véritable pagaille actuelle au niveau des institutions. On ne peut en vouloir à quiconque puisque beaucoup de personnalités et de responsables étatiques ne le reconnaissent plus désormais en tant que véritable Chef d’Etat dans la Grande Ile. Ce qui a notamment poussé le Premier ministre à convoquer un conseil de gouvernement spécial à la place d’un conseil des ministres auquel il ne se sent plus, a priori, obligé d’assister, étant donné que c’est, désormais, un « président fantoche » qui fait le forcing pour diriger encore le pays, en organisant un Conseil des ministres également fantoche. Face à cette pagaille, Jean Omer Beriziky a cru bon de réunir les autres chefs d’institution pour se pencher sur la situation qui prévaut. Rien d’étonnant si cette réunion devient une sorte de foire d’empoigne également. Car des irréductibles ne veulent rien savoir d’un départ du pouvoir d’Andry Rajoelina. Ce qui veut dire que la pagaille continuera dans les prochains jours, jusqu’à ce que l’on y voie un peu plus clair. Qui est le véritable chef ? C’est la question à laquelle il va falloir répondre dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Le véritable chaos n’est plus très loin peut-être. Tout ça, à cause d’Andry Rajoelina, qui continue toutefois de chercher des excuses et des boucs-émissaires. Il ne lui reste que peu de temps pour décider. Car, partout où on va, on sent que la coupe est pleine, et qu’il suffit d’une goutte d’eau pour faire déborder le vase. Attention danger.