Le temps de la table-rase

07/06/2013

Aucune éclaircie à l’horizon. Ni le report des élections, ni la volonté d’Andry Rajoelina de rester coûte que coûte au pouvoir ne permettra guère de sortir le pays de la crise. Tout ce qui reste aux Malgaches, pour sortir du marasme actuel, c’est de parvenir à faire tomber le régime de Transition. C’est ce régime, déjà honni par la majorité de la population malgache, depuis longtemps, qui est en effet à l’origine de tous les maux de ce pays. Son bilan confirme cette allégation.

L’invasion acridienne qui touche actuellement une partie importante du territoire national constitue une preuve irréfutable de l’incapacité et de la faillite de ce régime de Transition. Sans oublier le bilan économique catastrophique étayé par un récent rapport de la Banque Mondiale. Il est peut-être difficile de débattre sur des statistiques précises. Mais une chose est sûre : le régime Rajoelina a largement contribué à augmenter le taux de pauvreté à Madagascar. Tous les organismes internationaux et les ONG nationales s’entendent sur ce constat amer. Tous les régimes politiques et les derniers dirigeants de Madagascar avaient été, d’une façon ou d’une autre, contestés, mais aucun pouvoir politique n’a autant fait augmenter le nombre de pauvres dans le pays. Tout le monde en est conscient maintenant. Quand c’est le « moteur de la croissance » constitué par le secteur privé qui prend conscience du véritable marasme, c’est que la situation frise déjà la catastrophe. Raison pour laquelle, une frange importante des hommes d’affaires malgaches ont communiqué solennellement leur intention de ne plus verser dans la caisse de l’Etat les impôts que les autorités ont l’habitude de réclamer, à chaque fois, de vive voix. Les différentes entités politiques, sociales et économiques sont dorénavant persuadées qu’il faut absolument passer par une table-rase. Tous les autres efforts s’avèrent nuls sans cette nécessité absolue. Le mouvement des leaders religieux (HMF) vient ainsi de lancer un appel en vue de « renverser le régime de Transition ». Toutes les forces vives de la nation sont invitées à soutenir le mouvement, qui est déjà en marche. Report des élections ou non, le départ d’Andry Rajoelina s’avère incontournable. C’est lui le véritable problème de ce pays. En quatre ans et demi, il n’a fait que compliquer davantage la situation politique, économique et sociale de la Grande Ile. Les Malgaches en sont déjà persuadés. Ils n’attendaient que des leaders crédibles pour mener la lutte contre ce régime impopulaire.