Imbroglio politique

20/06/2013

Le CST n’en a pas fini avec la pagaille politique et juridique. Les jugements du Tribunal administratif ou du Conseil d’Etat ne suffiront plus à mettre un terme à cet imbroglio. Car, au fond, c’est la question politique qui reste à régler. Si c’est encore possible. La bataille politique a en effet atteint toutes les institutions de la Transition et tous les domaines possibles à travers le pays. Ses impacts se ressentent partout en tous cas. Et ce n’est pas à coup de baguette magique que l’on va tout résoudre en un instant. Au contraire, cela va de plus en plus gagner du terrain.

De plus en plus d’acteurs politiques et des simples observateurs sont déjà conscients que le fond du problème doit, d’abord, être résolu si on veut mettre un terme à cet imbroglio, un peu partout. La question de la légitimité d’Andry Rajoelina à la tête du pays reste sans réponse. Ceux qui estiment que le chef de la Transition n’a plus rien à faire à Ambohitsorohitra hésitent pourtant sur les moyens à prendre pour mettre un point final à cette parenthèse politique qui n’a que trop duré. La légitimité et la légalité du remplacement des CST récemment limogés suscitent ainsi la polémique. Mais en réalité, le président de la Transition continue d’agir comme si de rien n’était. Le report de l’élection présidentielle ne fera que compliquer davantage la situation, car il sera de plus en plus difficile d’exiger le départ du tombeur de Marc Ravalomanana en 2009. Aucune date précise sur la future élection présidentielle n’est connue pour le moment. Et il sera sans doute difficile de fixer le nouveau calendrier à très courts terme. La démission d’Andry Rajoelina sera ainsi de plus en plus aléatoire puisqu’il saura sans doute jongler avec le flou politique et juridique actuel. Pourtant, c’est la présence du chef de la Transition à la tête du pays qui continue de poser un sérieux problème. Son départ est de plus en plus incertain, alors qu’une frange non négligeable de la population et des acteurs politiques le souhaitent ardemment. Tant qu’Andry Nirina Rajoelina reste au pouvoir, l’imbroglio politique sera le même. C’est une certitude. Un chef d’Etat contesté ne peut jamais apporter un climat d’apaisement sur l’ensemble du pays. Tout le reste n’est que diversion. L’attention est focalisée sur des vrais-faux limogeages et des semblants de litiges politiques, mais, dans le même temps, l’équipe de Rajoelina poursuit son petit bonhomme de chemin. Avec le désastre que cela suppose.