Le gel des avoirs a eu raison de Rajoelina

03/07/2013

Le président de la Transition a-t-il finalement admis la nécessité de lâcher du lest ? Le Sommet des quatre Chefs d’Etat démarre aujourd’hui, avec ou sans Marc Ravalomanana. Mais le retour de l’exilé d’Afrique du Sud n’est sans doute plus qu’une question de temps. Plus rien n’empêchera en effet la tenue du Sommet initié par les chefs d’église du FFKM. Un sommet préparé depuis longtemps. Reste à définir peut-être, durant quelques heures, les modalités du retour au pays de l’ex-président. Mais avec ou sans Ravalomanana, le sommet va avoir lieu. C’est déjà acquis. L’impasse a eu raison de tous les acteurs de la crise malgache. Certains ont voulu résister jusqu’au bout.

Mais c’était sans doute inutile d’aller plus loin encore. Il était question, au cours des derniers temps, de sanctions ciblées à l’égard des responsables du blocage politique actuel. Le gel des avoirs a été déjà brandi par la Communauté internationale. Et cela a sans doute fait grincer des dents quelque part. Nous, au sein du journal La Nation, avons déjà écrit qu’à partir du moment où l’on évoquera les biens d’Andry Rajoelina, ces « trésors cachés » en des lieux sûrs mais que l’on pourra bien un jour « geler » pour faire réagir son propriétaire, il commencera à agir de manière différente. On ne sera pas étonné si, dans les prochains jours, le président de la Transition acceptera finalement de dialoguer et de trouver une issue favorable à la crise politique malgache. On ne sera plus étonné si, finalement, Andry Rajoelina accepte le retour au pays de Marc Ravalomanana. On ne sera pas surpris non plus s’il acceptera, enfin, de se tourner vers les chefs d’église, après quatre années d’errements. La pression était trop forte. Trop forte sur la porte monnaie, sans doute, qu’il fallait réagir. Certains observateurs sont persuadés que tant que l’on n’a pas évoqué cette histoire de « gel des avoirs extérieurs » le président de la HAT n’aurait pas bougé le petit doigt pour faire évoluer la situation. Les chefs d’église attendent maintenant plus de volonté de la part de Marc Ravalomanana, de Didier Ratsiraka, d’Albert Zafy et d’Andry Rajoelina pour mettre un terme à la crise malgache. Le FFKM souhaite aller de l’avant. Les chefs d’église sont persuadés qu’il est en effet possible de persuader les quatre hommes à s’entendre sur un accord minimal afin de sortir le pays de l’impasse politique. Croisons les doigts.