Les Egyptiens et nous

05/07/2013

Des Malgaches ont rêvé de faire tomber le régime Rajoelina depuis quatre ans. Mais il n’en fut rien. Entre temps, les Egyptiens ont fait tomber deux présidents. Il n’est pas facile de juger de l’opportunité ou non de la seconde révolution survenue au pays des Pharaons. La Communauté internationale préfère jouer la prudence. Mais, quoi qu’il en soit, tout était plutôt rapide. Et beaucoup de Malgaches n’en reviennent pas. Ils sont sidérés et rêvent d’une réussite pareille. Les Egyptiens ont applaudi leur armée. Il ne faut pas oublier que cette armée a été toujours populaire.

Les chefs de commandement sont conscients qu’en restant aux côtés de la population, les militaires continueront de bénéficier de la sympathie de la majorité des Egyptiens. En donnant un sacré coup de main aux révolutionnaires, l’armée égyptienne continue de susciter cette sympathie. Le message de l’armée était clair. Pour les chefs militaires, leur initiative relevait de la « responsabilité historique de protéger la sécurité et le bien-être de la nation ». C’est justement le genre de discours que les révolutionnaires attendaient. Et les militaires sont passés à l’acte. Une fois l’ultimatum écoulé, ils sont entrés en action, pour mettre un terme à la résistance du président Mohamed Morsi. Cela fait rêver certains révolutionnaires potentiels Malgaches. En avril 2009, les opposants à Andry Rajoelina ont commencé à subir la répression de l’armée qui ne jurait que par le président de la HAT depuis la réussite du coup d’Etat. La situation n’a pas évolué depuis. Les quelques militaires qui ont haussé le ton sont maintenant derrière les barreaux. Ceux qui sont au commandement ont agi contre la volonté populaire depuis quatre ans. Et la « responsabilité historique de protéger la sécurité et le bien-être de la nation » n’est pas leur véritable souci. Cette armée là n’est pas capable de rétablir la véritable sécurité des biens et des personnes sur le territoire national. Elle est incapable de mettre la main sur un chef de dahalo. Donc elle ne sera pas capable de défendre le pays en cas d’agression extérieure. Mais elle est tout à fait capable de maintenir un président impopulaire sur son trône. Cette mission, elle veut l’accomplir peut-être jusqu’au bout. La sympathie des simples citoyens n’est pas le problème des chefs militaires malgaches. L’armée nationale est tellement politisée actuellement et tellement attachée à Andry Rajoelina qu’elle est incapable d’agir en toute indépendance. Pathétique.