D’autres chats à fouetter

08/07/2013

Toutes les entités impliquées dans la recherche de solution à la crise politique malgache déploient des efforts pour sortir de l’impasse. Le FFKM se mobilise et il a pu convaincre un grand nombre d’association et de partis politiques. Actuellement, d’autres entités soutiennent également cette démarche, pour ne citer que la SADC qui, à travers le président de la Tanzanie, assurant la présidence tournante de la troïka, a fait savoir à Andry Rajoelina, dans une récente lettre officielle, qu’elle juge la démarche « opportune ».

Au niveau national, comme au niveau international, la recherche de solution est encouragée. Et pour l’instant, comme lors des précédentes crises politiques dans le pays, c’est le FFKM qui semble le mieux placé pour régler les problèmes. On commence, progressivement, à l’admettre au sein de l’opinion publique nationale et au niveau des instances de la Communauté internationale. Sauf que rien n’est gagné d’avance. Le camp Rajoelina, soutenu par des militaires avides de pouvoir, ne veut rien lâcher. L’équipe au pouvoir tente de saper la démarche du FFKM. La « junte » militaro-civile, qui dirige le pays, a commencé par chercher les moyens d’empêcher le retour au pays de l’ancien président Marc Ravalomanana, pour que la réunion entre les trois ex-présidents et l’actuel chef de la Transition tombe à l’eau. Les dirigeants de la transition refusent, sur tous les plans, un compromis, préférant peut-être, malgré eux, la compromission. Car, tôt ou tard, leur entêtement à camper sur leur position leur coûtera cher. Aucun camp politique, en période de crise, n’a jamais pu garder seul le pouvoir à Madagascar. La recherche de consensus était toujours nécessaire, sinon le bras de fer débouchait sur une fuite en avant et la décadence des dirigeants en place. Il est sans doute temps que les hommes de pouvoir, dans la Grande Ile, prennent conscience de cet état de fait. Tout le monde semble pressé dorénavant de trouver une solution, puisqu’au niveau local, les gens en ont tout simplement assez de quatre ans de crise dévastatrice, tandis qu’au niveau international, les grands de ce monde ont maintenant d’autres chats à fouetter. Rien que sur le continent africain, d’autres problèmes bien plus complexes focalisent l’attention, pour ne citer que le cas de l’Egypte, celui de la Centrafrique et l’élection au Mali, sans oublier l’interminable crise à l’Est de la RDC. Le cas malgache est minime par rapport à tous ces embarras. Et les gens commencent à en avoir marre de ces quelques Malgaches qui constituent une entrave à la véritable sortie de crise.