Dans le secret des Dieux

10/07/2013

Il y a anguille sous roche. La venue d’une forte délégation de la Communauté Internationale à Madagascar n’est sans doute pas fortuite. Des émissaires de la SADC sont dans nos murs actuellement. La délégation est composée notamment des deux Mozambicains, Joaquim Chissano, et Leonardo Simao. La COI a également envoyé son Secrétaire Général, Jean Claude de l’Estrac. Et l’Union Africaine a dépêché, Ramtane Lamamra, Commissaire pour la Paix et la Sécurité. Pourquoi autant de monde en une seule journée ? C’est rare en effet qu’autant de délégation de la Communauté Internationale débarque ainsi dans la Grande Ile.

C’est parce que le processus de sortie de crise dans le pays semble prendre une nouvelle tournure. C’est le moins qu’on puisse dire à la suite du soutien tacite de la SADC à la démarche du FFKM. Un soutien qui a été confirmé par la lettre officielle adressée par le président tanzanien Jakaya Kikwete au président de la Transition Andry Rajoelina, le 29 juin dernier. Selon des sources concordantes, malgré l’impossibilité pour Marc Ravalomanana de regagner Antananarivo, le 3 juillet dernier, le projet d’organisation d’un Sommet entre Andry Rajoelina et les trois anciens présidents de la République de Madagascar n’a pas été abandonné. Au contraire. Le FFKM se donne des pieds et des mains actuellement pour la concrétisation de ce « Sommet ». Tout se réalise toutefois dans le secret des Dieux. Les préparatifs s’effectuent loin des caméras et loin des yeux et des oreilles indiscrètes. Mais les chefs d’église en font un véritable pari. La venue massive des représentants de la Communauté Internationale à Madagascar n’est peut-être pas étrangère aux préparatifs de ce Sommet entre Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy. C’est, en effet, ce Sommet qui constituera le nouveau point de départ à un nouveau processus de sortie de crise dans le pays. D’autant que, malgré la signature des Accords de Maputo et d’Addis-Abeba, en 2009, et la signature de la Feuille de route en 2011, la Communauté Internationale a toujours préconisé une « solution malgacho-malgache ». Et quand on parle de solution « malgacho-malgache », le FFKM est sans doute le mieux placé actuellement pour proposer de nouvelles idées. D’aucuns se souviennent en effet du rôle joué par la Confédération des églises chrétiennes de Madagascar dans la résolution des précédentes crises politiques dans la Grande Ile. Les chefs d’église avaient toujours leurs mots à dire quand le pays allait à la dérive. Mais cette fois-ci, tout devra se dérouler de la manière la plus discrète.