Un régime qui tient à un bout de fil

19/07/2013

Le régime le plus impopulaire de Madagascar a finalement tenu un mandat entier. Les Malgaches et la Communauté Internationale semblent avoir quelque peu oublié que sans le coup d’Etat de 2009, une élection présidentielle s’est déjà tenue dans la Grande Ile en 2012. Le second mandat de Ravalomanana devait prendre fin l’an passé.

Pourtant, nous sommes en 2013 mais il y a peu de chance, très peu, que les Malgaches aillent aux urnes avant décembre. Le coup d’Etat de 2009 a été une erreur, sur tous les plans. Les adversaires de Marc Ravalomanana avaient toutes les chances de se débarrasser définitivement de lui en 2012, à travers une élection démocratique. Sauf que maintenant, il a toutes les chances de revenir au pouvoir, de manière durable, après l’échec total de ceux qui ont prétendu pouvoir mieux faire que lui. Sur le plan politique, social et économique le putsch de 2009 a été une catastrophe. Il est inutile de ressasser le bilan socioéconomique scandaleux du régime de Transition. Un régime de plus en plus impopulaire à mesure que le temps passe. En réalité, ce régime ne tient plus qu’à un bout de fil. Mais il peut toutefois durer encore longtemps. Car, en face de lui, la mobilisation pour sa chute nécessite encore un leader à même de rassembler tous les mécontents. Depuis ces dernières années, c’est ce leader capable de rassembler tous les adversaires du régime Rajoelina qui faisait défaut. Les Malgaches sont plutôt particuliers sur ce point. En 1991, en 2002 et en 2009, il fallait ce leader qui pouvait rassembler tous les adversaires du régime à faire tomber. Les alliances contre-nature sont autorisées en pareille circonstance. Si le régime Rajoelina a pu résister au cours des dernières années, c’est tout simplement grâce à un problème de leadership au sein des opposants. C’est ce leader charismatique qui manquait. Une aubaine pour les dirigeants de la Transition. Mais il suffira que tous les adversaires du régime transitoire s’entendent sur un meneur, et la population sera de nouveau dans la rue. Tant les mécontents sont nombreux. C’est dommage que l’histoire soit, pour ce pays, un éternel recommencement mais il fallait sans doute que les dirigeants tirent des leçons du passé. Les promesses d’un avenir meilleur devraient être suivies d’actes concrets. Et quand on renverse un régime, on doit être à même de faire beaucoup mieux. Dans le cas contraire, il faut toujours s’attendre au pire.